Hamza Bendelladj, alias « le hacker souriant », risque jusqu’à 30 ans de prison

Redaction

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La justice rattrape le « hacker souriant ». Extradé vendredi par les autorités thaïlandaises vers les Etats-Unis, l’algérien Hamza Bendelladj fait face à 23 chefs d’inculpation et risque jusqu’à 30 ans de prison.

Arrêté le 5 janvier dernier à Bangkok par les polices thaïlandaises, le sort d’Hamza Bendelladj se jouera aux Etats-Unis, où il a été transféré vendredi. Soupçonné d’avoir développé et revendu SpyEye, un virus destiné à pirater des données électroniques, ce génie de l’informatique devra répondre devant une cour fédérale d’Atlanta.

Plus de 100 millions de dollars détournés

De lourdes charges pèsent sur ses épaules. Selon les autorités financières américaines, Hamza Bendelladj a infecté 253 établissements bancaires afin de vider subrepticement des comptes en banque. Les Etats-Unis l’accuse d’avoir dupé une société internet à Atlanta en lui ayant louant un serveur virtuel, qui lui aurait permis de prendre le contrôle d’ordinateurs affectés par SypEye. Grâce à son « cheval de Troie », les identifiants des comptes bancaires, les informations sur les cartes de crédit, les mots de passe et des codes Pin n’avaient plus de secret pour ce jeune Algérien de 24 ans. La combine a duré au moins six ans ! Assez longtemps pour amasser un joli pactole. « Nous parlons de millions » de dollars dérobés, a souligné le procureur américain Sally Yates, sans donner de chiffre exact. Selon Threatpost, un site spécialisé en sécurité informatique, Hamza Bendelladj aurait réussi à détourner pas moins de 100 millions de dollars. Une rente qui a permis au jeune homme de mener un train de vie des plus luxueux, ne se privant pas de voyager en première classe, avait même indiqué un responsable de la police thaïlandaise lors de son arrestation.

14 millions de dollars d’amende et 30 ans de prison ferme

Mais aujourd’hui, Hamza Bendelladj risque de payer très cher sa combine frauduleuse. La justice américaine compte bien faire de son cas un exemple. « L’acte d’accusation fédéral et l’extradition de Bendelladj doivent être un message très clair aux cybercriminels internationaux qui se sentent en sécurité derrière leurs ordinateurs dans des pays étrangers : ils sont, en fait, à portée de main », a déclaré Mark F. Giuliano du FBI d’Atlanta. Même si la charge de cyber-terrorisme n’a pas été retenue contre lui, Hamza Bendelladj encourt une réclusion de plus de 30 ans et une amende de 14 millions de dollars, s’il est reconnu coupable de conspiration en vue de commettre une fraude bancaire et informatique.

C’est avec humour que le hacker algérien avait accueilli la nouvelle de son arrestation. Sourire aux lèvres (d’où son surnom), il s’était pavané menottes en main sous les projecteurs des médias du monte entier, sur le tarmac de l’aéroport de Bangkok, lors de son interpellation le 6 janvier dernier. Sur un ton fier, il s’était même targué de figurer sur la liste des personnes les plus recherchées dans le monde par le FBI dans le monde. L’ouverture prochaine du procès, dans lequel il risque très gros, aurait-elle de quoi lui faire perdre son sourire radieux ?

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