Un vaste mouvement de grève touche depuis hier le site pétrolier de Hassi R’mel. Des employés des sociétés de catering de la base de vie de Sonatrach ont entamé une grève de la faim illimitée pour défendre leurs droits. Ils affirment vouloir poursuivre la contestation jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause.
Un vent social souffle sur Hassi R’mel, où de nombreux employés ont décidé de suivre une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de travail. Décidés à poursuivre ce mouvement jusqu’à obtention d’une amélioration de leur salaire et de leur environnement, la majorité des 1600 employés que comptent cette base de vie de Hassi R’mel ne mangent plus depuis hier. Révoltés contre leur direction ils ont relancé la contestation qui était née début mai. Parmi leurs principales revendications, les grévistes réclament l’application de la promesse d’une augmentation de leurs salaires, un changement de leur rythme de travail ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de vie au sein de la base de vie. « Nous ne sommes pas des esclaves, nos conditions de vie sont misérables, nous sommes à quatre dans une chambre, nos sanitaires sont dans un état désastreux. Quant à nos salaires, ils sont dérisoires, certains ne gagnent même pas le minimum et touchent 16 000 dinars par mois », s’indigne un délégué syndicaliste, contacté par Algérie-Focus.
Blocages
Ces employés travaillent pour le compte de prestataires de Sonatrach, dont la plupart sont des sociétés étrangères. Depuis près d’un mois, les salariés réclament une amélioration au sein de leurs entreprises, en vain. Malgré quelques négociations et des garanties, les directions de ces entreprises n’ont toujours pas appliqué les promesses faites aux employés, a expliqué le syndicaliste. La semaine dernière le wali, le chef de daira, et la direction avaient promis de régler la situation au plus vite, mais depuis, plus aucun signe de vie. Pour pallier le manque d’activités, des employés de Hassi Messaoud ont été ramenés par avion pour qu’ils assurent le service minimum.
« On a reçu des menaces : « soit vous travaillez, soit vous passez votre chemin, nous ont-ils affirmé. Si vous ne cessez pas votre mouvement, nous appellerons les autorités », c’est ce genre de menaces que nous recevons alors que nous sommes dans notre droit », a expliqué l’un des grévistes. Malgré les risques pour la santé, « trois personnes ont fait un malaise aujourd’hui à cause de la chaleur », les grévistes ont décidé de maintenir leur mouvement de manière illimitée, explique notre délégué.
La situation à Hassi R’mel risque de s’envenimer, puisque le dialogue semble rompu pour le moment. De leur côté les grévistes assurent qu’ils « iront jusqu’au bout » et sont « prêts à tout ».