« Les autorités algériennes devraient immédiatement relâcher les deux hommes arrêtés le 16 avril 2014 et abandonner les charges qui pèsent sur eux « . C’est ce qu’implore Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué du 2 mai 2014, dans lequel il déplore également les arrestations lors de manifestations pacifiques contre le 4ème mandat en Algérie.
Deux hommes arrêtés depuis le 16 Avril, décision du tribunal le 4 Mai
Devant l’Université d’Alger, pendant la dernière manifestation du mouvement Barakat, deux hommes ont été arrêtés par la police algérienne. Le 20 avril, Mohand Kadi, présenté comme un jeune activiste et Moez Bennecir, un tunisien résidant en Algérie, ont ainsi été incriminés pour « rassemblement illégal mettant atteinte à l’ordre public » selon l’article 97 et 98 du code pénal algérien. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison. Ils seront fixés sur leur sort le 4 mai, où le tribunal de première instance d’Alger décidera de les relâcher ou non pendant le procès.
C’est face à ces arrestations jugées arbitraires et non conformes à la liberté d’expression que HRW s’exprime dans un communiqué. Eric Goldstein, directeur à HRW pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, a en effet déclaré que « les autorités algériennes utilisent des lois répressives afin de réprimer ceux qui veulent seulement exprimer leur désaccord pacifiquement ». Ainsi, le HRW demande au gouvernement algérien de supprimer la restriction sur les manifestations de 2001 ainsi que d’amender la loi de 1991 sur les rassemblements publics et les manifestations. Lorsque ces mesures seront prises, il sera impossible de faire peser des charges criminelles pour avoir participer à des rassemblements pacifiques.
Rappel de cas précédants en Algérie
HRW rappelle dans son communiqué la situation en Algérie ainsi que les atteintes à la liberté d’expression répertoriées. Il est question en effet d’arrestations fréquentes lors de « manifestations pacifiques ». HRW dénonce également les arrestations « de précaution » qui ont eu lieu récemment en Algérie. Elles consistent à arrêter les organisateurs avant même la manifestation. La police peut également bloquer l’accès au rendez-vous des manifestants. Lors de la campagne présidentielle, informe HRW, des centaines de personnes ont été arrêtées à Alger, et détenues pendant plusieurs heures dans les locaux de la police. En Mars 2014, la police a arrêté des « supporters » du mouvement Barakat à 3 occasions, précise le rapport.
Tout autant de faits inquiétant pour l’organisation internationale qui se donne pour mission de surveiller le respect des droit de l’Homme dans le monde.