Expulsé du territoire français, un Algérien de 51 ans a perdu la vie jeudi soir suite à une crise cardiaque survenue lors de son transfert vers l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris, dans le fourgon de police. Une enquête policière est ouverte.
Un Algérien de 51 ans, sous le coup d’une expulsion de territoire, est décédé, jeudi soir, dans un fourgon de la police française en route vers l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, a-t-on appris d’une source policière citée par l’AFP. Il a été victime d’une crise cardiaque, selon les premières informations. « En arrivant à Roissy, les policiers se sont aperçus qu’il était en train de faire un malaise dans le fourgon et, malgré les secours prodigués, il est décédé d’une crise cardiaque », précise la source policière citée par l’AFP.
Selon l’agence d’information française, cet Algérien, qui résidait en France depuis plusieurs années, et a effectué plusieurs séjours en prison pour vols et escroquerie, faisait l’objet d’un arrêté d’expulsion, daté du 12 août dernier. Une première tentative d’expulsion a eu lieu le 16 août, mais l’homme s’est violemment opposé aux autorités les obligeant à le conduire au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, près de Paris. C’est ainsi que les agents de la police française ont procédé, jeudi soir, à une seconde tentative.
« Malmené » par la police
Les forces de sécurité françaises ont-elles fait preuve de négligence ? Si, du côté de la police, on parle d’un voyage vers le centre de rétention, qui s’est « semble-t-il » déroulé sans incident, ce n’est pas le cas de Me Sohil Boudjellal, l’avocat du disparu, dont le nom n’a pas été révélé pour l’instant. Selon lui, l’immigré algérien, qui ne voulait pas quitter la France, a été « malmené » durant son transfert au (CRA) de Vincennes, près de Paris. « Il ne voulait pas se faire expulser, car toutes les voies de recours n’avaient pas été épuisées », a ainsi déclaré Me Sohil Boudjellal, interrogé par l’AFP, précisant que le contexte de cette expulsion été « extrêmement tendu ».
Comme il est décédé à l’intérieur d’un fourgon de la police, c’est l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), communément appelée la « police des polices », qui se charge de l’enquête. Une autopsie sera effectuée ce vendredi. Plus de détails concernant son décès seront révélées dans les heures ou jours qui viennent.
Les Algériens de France ne veulent pas en rester là et réclament justice. Le Mouvement citoyen algérien en France (MCAF) « porte ainsi plainte en France et instruit son avocat parisien Ahcène Bozetine pour faire toute la lumière sur la mort tragique de notre compatriote décédé à l’aéroport de Paris », indique ce vendredi son président Aït Mokhtar Omar.
Elyas Nour