L’Algérie est devenue une destination très demandée… par des migrants ces dix dernières années. Pour attirer les touristes, l’Algérie devra encore faire un effort, mais à défaut le pays est perçu comme une terre d’asile pour de nombreux immigrés réguliers et irréguliers.
Les flux migratoires à destination de l’Algérie ont observé ces dix dernières années, une forte croissance. Ce sont les conclusions de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH) qui a réalisé une étude intitulée « Contribution à la connaissance des flux migratoires mixtes vers, à partir et à travers l’Algérie ».
Initialement terre de départ, l’Algérie devient de plus en plus une terre d’arrivée. Depuis les années 2000 elle remarque d’importants mouvements terrestres du sud vers le nord. Les migrants issus d’Afrique subsaharienne optent de plus en plus pour l’Algérie dont la position géographique « renforce les mouvements terrestres des migrants irréguliers ». Ainsi le pays en raison du contexte politique et social « subit des pressions énormes sans pour autant bénéficier du concours de la communauté internationale, laquelle est pourtant associée aux conflits armés dans la région ».
La CNCPPDH estime également que l’Algérie « est traversée par des flux migratoires en provenance d’Afrique subsaharienne, dont les causes à l’origine de leur migration diffèrent selon les groupes auxquels elles appartiennent ». Il s’agit de migration économique et de transit qui concerne des personnes quittant leur pays pour « manque de perspectives socioéconomiques ».
L’Algérie bientôt dépassée par cette migration ?
L’Algérie qui est devenue depuis peu une terre de migration aurait du mal à gérer ses migrants d’après cette même étude. En effet de nombreux migrants se retrouvent à errer dans tout le pays sans moyens, ni aide, et souvent rejetés par les populations locales.
L’étude a relevé, en outre, que ces flux migratoires mixtes d’Afrique subsaharienne « s’accentuent, deviennent de plus en plus complexe et tendent à s’observer sur l’ensemble du territoire algérien, ce qui fait que l’Algérie passe en quelques années de pays de transit à un pays de destination et d’installation ».
« Ces mouvements étant incontrôlés, s’organisent à travers le pays dans des couloirs défiant toute possibilité de régulation interne des flux », relève l’étude soulignant que « les ressources mobilisées par l’Algérie pour contrôler tous les couloirs risquent d’être insuffisantes à terme ». C’est pourquoi la CNCPPDH recommande en « urgence la mise en place d’un Observatoire régional afin d’étudier et de mettre à jour les données sur les flux migratoires dans la région et de trouver les « solutions adéquates à ce phénomène, sans perdre de vue les intérêts des pays concernés. »
La rédaction avec APS