Inondations : La vague de protestations sur Internet

Redaction

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Au cours de cette nuit d’intempérie sur une partie de l’Algérie, témoignages de dépit et de colère ainsi que commentaires de remerciements ont fleuri sur la toile. En voici un florilège. 

Pendant plus de 10 heures, une pluie diluvienne et incessante s’est abattue sur plusieurs wilayas du pays, dont Alger. La capitale algérienne, dont les infrastructures (routes, égouts, gouttières, trop-pleins, etc.) ne sont pas conçues pour subir de telles intempéries, s’est rapidement trouvée submergée et inondée. Des mares et même des ruisseaux se sont improvisés dans la wilaya algéroise. Les embouteillages se sont généralisés, les piétons ne pouvaient plus traverser les routes ou simplement marcher sur les trottoirs qui étaient recouverts de plusieurs, voire de dizaines, de centimètres d’eau.

Les réseaux sociaux ou la circulation des informations 

Les réactions se sont multipliées sur Internet. En début de soirée, de nombreux utilisateurs de Facebook ou de Twitter ont raconté leurs anecdotes et les problèmes auxquels ils ont fait face. Un internaute algérien a par exemple posté sur Facebook : «je suis resté coincé à ben aknoun 2h, j’ai abandonné la voiture a ben aknoun et je suis rentré à pied. J’ai marché 2h sous la pluie et traversé le stade du 5 juillet presque à la nage».

Photographie dans les rues d’Alger, postée sur la page Facebook Envoyés Spéciaux Algériens

Des centaines de photos et des dizaines de vidéos illustrant les embouteillages et les inondations ont été postées sur les réseaux sociaux. Messages de soutien ou d’indignation ont constitué la majorité des commentaires.

Des critiques acerbes sur internet

Sur la page d’Envoyés Spéciaux Algériens, les témoignages critiques ont été légion, à l’image de celui-ci : «on préfère installer des palmiers sur les autoroutes, au lieu d’aménager l’autoroute !! Sachant que celle de Benaknoun est inondée sans faute à chaque petite pluie, comment les autorités ont pu fermer les yeux sur ça…». Inévitablement, l’affaire de l’hospitalisation de Bouteflika en France a encore été au centre des préoccupations des Algériens : «Bouteflika à Val de Grâce pendant que le peuple est avec l’inondation : les Algériens sont-ils livrés à eux-mêmes ?».

Rue Didouche Mourad à Alger

Les commentaires laissés sur les photos comme celle de Didouche Mourad se font sévères contre les autorités mais aussi les citoyens : «Quand on voit toutes ces saletés qui jonchent le sol ça n’aide pas au bon écoulement des pluies si infimes soient elles. Le problème est récurrent, les pouvoirs publics n’anticipent pas et les gens inconscients qui jettent leurs déchets sans se soucier». 

Un sursaut de solidarité

Au milieu des nombreuses critiques, une vague virtuelle de remerciements a néanmoins été soulevée par des actes de solidarité et de civisme. Le sursaut d’aide de la part de certains citoyens a étonné plus d’un internaute. «Quand je suis arrivé à ben aknoun j’ai vu quelques chose que je n’ai jamais vu, des jeunes en train d’aider les policiers à organiser la circulation», peut-on lire sur Facebook. Des automobilistes ont également salué le coup de main porté par certains habitants. Une mère de famille remercie par exemple ceux qui lui sont venus en aide pour apporter de l’eau et de la nourriture à son enfant en bas-âge. Tout n’a finalement pas été noir dans cette capitale algérienne, qui a vécu des heures peu communes aux relents de déluge.

Les habitants des autres régions algériennes, et particulièrement de Kabylie, ont néanmoins tenu à dédramatiser la situation vécue à Alger, refusant la victimisation de la capitale. «Les autres régions de l’Algérie vivent ce genre de problème à longueur d’année !», a réagi un Algérien sur Facebook. Rappelons tout de même que l’ampleur des dégâts causées par des intempéries peu communes dans la capitale du pays, donnent à l’événement un caractère inhabituel.