Une association sexiste vient d’être constituée à Batna, à quelque 400 kms au sud-est d’Alger. Initiée par un groupe composé essentiellement d‘imams et d’avocats, elle est dédiée exclusivement à la défense des droits de l’homme, homme avec un petit h.
L’annonce en a été faite dans un communiqué rendu public par les membres fondateurs et repris, hier dimanche, par le journal électronique El Bilad. Estimant que la femme bénéficierait de plus d’égards, de considération et de droits au détriment de l’homme, ce groupuscule d’islamistes a donc pensé à se doter d’un cadre légal pour préserver les droits de l’être masculin algérien et sauvegarder les valeurs familiales nationales, selon le porte-parole de l’association, Yahi Moussa, cité par El Bilad.
Pour ce faire, ajoute-t-on de même source, cette association rétrograde s’inspire des préceptes de la charia. Il en est ainsi notamment du code de la famille que l’association estime « profiter plus à la femme qu’à l’homme ». Elle réclame donc son abrogation pure et simple et sa substitution par un autre conforme à la loi islamique. L’organisation revendique aussi une journée nationale dédiée aux hommes. Mais, paraît-il, ces revendication ne sont qu’une introduction avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir la polygamie. Tout en prétendant œuvrer pour plus d’égalité femme-homme, cette organisation réclame le droit aux hommes d’épouser plusieurs femmes.
Ces « acteurs associatifs » très particuliers ne comptent pas s’arrêter là, puisqu’ ils envisagent d’étendre, à l’avenir, leur champ d’activité à l’échelle nationale, alors qu’il est circoncis actuellement au niveau local. Reste à savoir si leur association sera agréée.
