Une nouvelle fois, un débit de boissons alcoolisées a été incendié. Cela s’est passé au village d’Ireza, dans la commune Oued Ghir, à Béjaia. Le même lieu a subit le même traitement maintes fois. La dernière fois où ce débit a été incendié remonté à 2013 lorsque, à deux reprises, durant les mois de mars et de mai, des habitants du village ont mis le feu à ce lieu. D’après eux, ce débit est source de problèmes. Leur retour à la charge, montre, on ne peut plus clairement, leur insistance à vouloir le fermer. Pourtant, le gérant du débit travaille dans la légalité.
Le même jour, plusieurs citoyens se sont rassemblés devant le siège de l’APW de Ghardaia pour «avertir» les autorités locales contre une quelconque volonté de vouloir autoriser la vente d’alcool. Ces manifestations contre les débits de boissons alcoolisées ou bars deviennent très fréquentes en Algérie ces derniers temps. Plusieurs de ces lieux ont fermés ces dernières années au point où des wilayas entières ne disposent pas d’un bar ou débit de boissons alcoolisées. Et ce n’est pas faute de demande puisque là où un bar «officiel» ferme ses portes, des vendeurs «illégaux» prolifèrent.
Selon des estimations, pas moins de 2000 bars ont fermé leurs portes depuis les années 2000. C’est à partir de cette période, paradoxalement au moment où la menace terroriste s’est estompée, que ces manifestations ont commencé à se multiplier. Plusieurs «muftis» mènent des campagnes contre ces lieux. C’est le cas d’El Hachemi Sahnouni et Abderazak Hamadache qui ont, en 2011, émis une fetwa contre les bars et débits de boissons alcoolisées. Et les pouvoirs publics, au lieu de protéger des activités commerciales tout à fait légales, qui génèrent d’ailleurs des recettes fiscales importantes, laissent faire.
Ces manifestations sont souvent organisées sous l’impulsion des islamistes – quoi qu’il est vrai que quelque fois certains lieux peuvent être source de problème, mais là encore c’est à l’Etat de protéger les citoyens – avec des objectifs bien précis. La démission des autorités publiques, notamment des services de sécurité qui laissent les ivrognes et les voyous faire régner leur loi aux alentours des commerces d’alcool.
A noter que la fermeture des débits d’alcool agréés profite aux spéculateurs et autres trafiquants de tout acabit.
Elyas Nour