Les mosquées sont infestées par les salafistes. Le mal est connu. Mais il semble que les autorités n’ont toujours pas de remède.
C’est ce que confirment les observateurs des milieux religieux. C’est ce qu’affirme, également, les représentants du syndicat des imams. Quelque 50.000 fonctionnaires, dont 17.000 imams, dépendent du ministère des Affaires religieuses, selon leur syndicat, qui souhaite « immuniser les imams contre les pensées étrangères à l’Algérie, qu’elles soient salafistes ou autres », explique à l’AFP son président, Djelloul Hadjimi. Mais dans de nombreuses mosquées, les fidèles sont encadrés par des volontaires qui ne dépendent pas du ministère. Ce sont ces derniers qui portent l’étendard du salafisme et dont il est difficile de se séparer, la tutelle n’ayant pas les moyens financiers de les remplacer, selon M. Hadjimi. Entre les 22.000 mosquées en fonction et les 7.000 en construction, il estime le déficit des imams à environ 7.000.
Pourtant, Mohamed Aïssa, le ministre des Affaires religieuses et des waqfs a indiqué récemment vouloir fermer les mosquées qui sont sous contrôle salafiste. « Il y a une offensive idéologique pour retirer les jeunes de leur couveuse religieuse et patriotique et les orienter vers une croyance hypothétique incarnée par Daech », estime M. Aïssa qui milite pour un « référent religieux national » inspiré « de l’islam de Cordoue ».
À Alger, le ministre des Affaires religieuses estime le nombre de mosquées salafistes à 50. Certaines vont être bientôt fermées.
E. Wakli avec AFP