C’est du moins ce que pensent les sympathisants de la mouvance islamiste. Le torchon brûle entre le Ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghoulamallah, et les responsables du parti islamiste Mouvement de la société pour la paix (MSP). Et leur différend est justement lié à la question des femmes voilées.
Dans une déclaration publiée sur son site Internet, et signée par la secrétaire nationale de la famille et de la femme, Fatma Saidi, du parti islamiste Mouvement de la société pour la paix (MSP) reproche au Ministre des Affaires religieuses Bouabdallah Ghoulamallah une réponse jugée « déplacée » à propos du port du hidjab.
En effet, Bouabdallah Ghoulamallah, militant du RND (Rassemblement national démocratique), par ailleurs, a répondu à des journalistes qui lui ont posé une question relative au refus de certaines administrations d’employer des moutahadjibates que le « véritable hidjab est mscelui de la vertu ».
Ségrégation
Une réponse qui a visiblement agacé les islamistes, qui y voient une « atteinte aux libertés » et un « non respect de la constitution ». Dans sa déclaration publique, le MSP rappelle que l’article 2 de la Loi fondamentale du pays stipule que « l’Islam est la religion de l’Etat » et que l’égalité entre les hommes et les femmes est garantie. De ce fait, selon cette formation politique, « interdire des algériennes d’embauche dans certaines administrations et entreprises publiques à cause de leurs habits est une atteinte à la constitution et aux libertés ». Le parti estime aussi que cela constitue également une « ségrégation » entre les Algériennes.
Sauf que le MSP n’est pas en reste quand il s’agit de critiquer les codes vestimentaires des femmes. Rappelons ainsi que les députés de ce même parti s’étaient offusqués, il y a quelques années, de la tenue des volleyeuses algériennes jugée non adaptée aux mœurs nationales. Ils avaient même tenté d’en faire une question au parlement.
Elyas Nour