Le Ramadhan rend les musulmans plus heureux, selon une étude américaine

Redaction

Le Ramadhan rend moins productif mais plus heureux, selon une étude américaine publiée en décembre.

Le mois du Ramadhan a-t-il des effets sur la croissance économique mais aussi sur le bonheur des jeûneurs ? C’est la question que pose l’étude menée par Filipe Campante et David Yanagizawa-Drott, deux chercheurs en politiques publiques de l’université américaine Harvard, publiée en décembre. Pour mesurer l’impact économique du Ramadhan, que beaucoup ont déjà essayé d’évaluer scientifiquement sans véritablement y parvenir, les deux universitaires ont croisé le nombre d’heures de jeûne avec les indicateurs économiques de 167 pays, dont 32 musulmans (comptant plus de 75 % de la population se réclamant de cette confession) entre 1950 et 2011. En ce qui concerne l’état d’esprit et le bien-être des individus qui jeûnent, ils ont mené une enquête sur un panel de 25.600 jeûneurs, vivant dans 87 pays différents entre 1981 et 2008.

Premier résultat de leur enquête : le PIB des pays musulmans est en baisse durant le mois sacré du Ramadhan car les citoyens de ces pays, fatigués par le jeûne, sont en conséquence moins productifs. Au cours du mois sacré du Ramadhan, ces Etats connaissent des coefficients de croissance négatifs, à la différence des pays non musulmans. « Plus le jeûne dure longtemps pendant le Ramadhan, plus a un effet négatif sur la croissance économique dans les pays musulmans », précisent les auteurs de cette recherche. Or, depuis trois ans, le mois sacré du Ramadhan est célébré, dans la majorité des pays musulmans, en été et la journée de jeûne est donc rallongée.

Le travail au second plan

Si les jeûneurs perdent en productivité, ils gagnent, de l’autre côté, en apaisement. Les individus interrogés par les deux chercheurs américains confient se sentir plus heureux quand ils jeûnent. Pour mesurer cet indice du bonheur, plusieurs questions ont été posées aux jeûneurs. Par exemple, « diriez-vous que vous êtes : pas du tout heureux, pas très heureux, plutôt heureux, très heureux ? ». Ou encore, « êtes-vous satisfait de votre vie ? ». L’étude de montre que les femmes sont celles qui ressentent un plus grand bien-être durant cette période sacrée. Les deux universitaires révèlent également que le bonheur augmente parallèlement à la durée du jeûne. Autrement, plus les journées de jeûne sont longues et plus les individus ont tendance à dire qu’ils ressentent un plus grand bonheur.

Dernier constat : durant cette période spéciale, les musulmans placent généralement le travail au second plan. Ainsi, seuls 11% des hommes musulmans interrogés considèrent leur travail comme plus important que leur religion, contre 50% des non-musulmans.