L’administration américaine a levé l’interdiction d’entrée aux Etats-Unis de l’intellectuel musulman Tariq Ramadan, a confirmé mercredi un responsable américain. Pour Tariq Ramadan, cette mesure dénote une volonté nouvelle de la part des Américains d’autoriser un débat critique sur la guerre en Irak, qu’il dénonce.
Tariq Ramadan, qui a été défendu par des organisations américaines des libertés civiques, avait été interdit de séjour aux Etats-Unis en raison de liens présumés avec le terrorisme, tout comme d’autres universitaires et écrivains interdits d’entrée pour des raisons de sécurité nationale. Selon l’organisation American Civil Liberties Union, le département d’Etat a également décidé de lever l’interdit touchant un autre professeur de renom, Adam Habib, de l’université de Johannesburg, connu pour ses critiques contre les mesures antiterroristes américaines.
Les Etats-Unis ont annulé à plusieurs reprises depuis 2004 le visa de Tariq Ramadan, qui a la nationalité suisse. Les juristes du gouvernement expliquaient que l’accès du territoire lui était interdit jusqu’à présent parce qu’il avait, entre 1998 et 2002, versé 1 670 francs suisses à l’Association de secours palestinien (ASP, une organisation située en Suisse). Or, en 2003, Washington a placé l’ASP sur une liste noire en l’accusant de soutenir le terrorisme et d’avoir participé au financement du mouvement islamiste Hamas.
Dans un communiqué, Tariq Ramadan affirme que les raisons avancées pour interdire sa présence aux Etats-Unis n’étaient ‘que des prétextes pour [l]’empêcher de parler de manière critique de la politique du gouvernement américain sur le sol américain’.