Pour mettre fin aux désagréments causés par les sonneries, des mosquées se sont équipées de brouilleurs de téléphones portables.
L’information peut surprendre à première vue. Elle est pourtant très sérieuse. L’Algérie a installé des brouilleurs de téléphones portables dans ses mosquées pour mettre fin aux sonneries intempestives, notamment pendant l’accomplissement des prières et des prêches. C’est un haut responsable du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs qui le confirme à l’agence Algérie Presse Service (APS) :
L’utilisation de ce type d’appareil n’est intervenu qu’après avoir constaté que plusieurs fidèles s’entêtent à laisser leur mobile en marche au lieu de le mettre en mode silencieux ou de l’éteindre, malgré les campagnes de sensibilisation.
Youcef Ben Mehdi, directeur de l’orientation religieuse et de l’enseignement coranique au ministère a précisé que l’installation de cet équipement, à l’intérieur des mosquées, n’est soumise à aucune autorisation préalable. Ce que confirme l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) par la voie de son responsable de la communication :
L’ARPT ne délivre pas d’autorisation d’exploitation de brouilleur de GSM
A ce jour, les brouilleurs de GSM peuvent donc être commercialisés librement en Algérie. Les imams et les associations de mosquées ont donc pu prendre l’initiative de s’équiper, aidés par les dons des fidèles.
Du civisme dans les mosquées !
Dans l’Islam, la prière est l’un des cinq piliers fondamentaux. Raison de plus pour l’accomplir sérieusement, c’est-à-dire en ne se laissant pas distraire par son GSM. Aussi, Youcef Ben Mehdi anticipe une généralisation des brouilleurs dans les mosquées, la « meilleure solution » pour accomplir en « toute sérénité » son devoir religieux.
Ce que confirme l’imam de la mosquée Omar Ibn el-Khattab de la Cité radieuse (El-Harrach, est d’Alger). La mosquée qu’il dirige est dotée depuis cinq ans de cet équipement :
C’est un don d’un fidèle. Il est connecté au micro qui, une fois allumé, le brouilleur s’active automatiquement. Nos tentatives de convaincre les fidèles d’éteindre leur portable ou de les mettre en mode silencieux pendant la prière sont restées vaines. C’est pour cela que nous avons décidé d’utiliser ce moyen technologique.
Des désagréments pour les voisins
Cependant, le brouillage des téléphones portables cause des désagréments auprès des habitants avoisinants la mosquée, puisque son effet agit également autour du périmètre des mosquées. Ce que reconnaît le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs :
Il se peut qu’au moment de la prière, des habitants du quartier auront besoin d’appeler, mais ils ne peuvent pas le faire et sont obligés d’attendre la fin de la prière.
Les riverains de la mosquée Omar Ibn el-Khattab de la Cité radieuse (El-Harrach, est d’Alger) l’ont bien compris. Mais semblent faire contre mauvaise fortune bon coeur selon l’imam :
Ils se sont déjà plaints de ce désagrément, mais après leur avoir donné les raisons du brouillage, ils semblent bien prendre la chose.
A l’avenir, l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications pourrait avoir voix au chapitre sur l’installation de brouilleur. Le directeur de la communication de l’agence n’écarte par l’éventualité de soumettre l’importation et la commercialisation de ces équipements à une autorisation.
(Avec APS)