Algérie : un douanier limogé et menacé pour sa lutte contre la corruption

Redaction

L’Association Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC) revient au devant de la scène médiatique afin de dénoncer le traitement « répressif » des dénonciateurs de corruption en Algérie. L’organisme défend notamment le cas d’un douanier algérien puni pour avoir voulu dévoiler une affaire de corruption. 

« Le pouvoir Algérien intensifie la répression à l’encontre des dénonciateurs des actes de corruption et en contre partie protège les corrompus et les corrupteurs », telle est la conclusion de l’ANLC, qui remet en question la protection des dénonciateur de corruption en Algérie. L’association dénonce le récent cas de « Rachid Aouine un douanier qui a dénoncé un grave acte de corruption ». Ce dernier d’après l’ANLC « se voit licencié abusivement par la direction des douanes et poursuivi pour dénonciation calomnieuse devant une justice instrumentalisée par le pouvoir », explique-t-elle dans un communiqué rendu public ce lundi 4 novembre.

Le douanier en question aurait été témoin d’une affaire de corruption au sein de son service et aurait tenté de dévoiler au grand jour ces méthodes illégales. Or, d’après l’ANLC, « le 03 novembre 2013, Rachid Aouine a été arrêté par la police à Ouargla pour avoir manifesté pacifiquement devant la direction des douanes de la Wilaya d’ Ouargla, [pour dénoncer des faits de corruption ndlr] il sera présenté devant le procureur de la république du tribunal d’Ouragla aujourd’hui le 04 novembre 2013 », est-il précisé dans le même communiqué.

Pour rappel l’Association Nationale de Lutte contre la Corruption créée en 2012, a été mise en place afin d’impliquer la société civile dans la lutte contre la corruption en Algérie. L’ANLC n’est toujours pas agréée par le ministère de l’Intérieur mais elle travaille activement dans la dénonciation de corrompus. Ainsi l’ANLC sert de relais d’information et de soutien pour les personnes qui souhaitent s’engager dans la lutte contre la corruption. Elle travaille également à renforcer le cadre juridique algérien qui permettrait de mieux protéger ces fameux dénonciateurs. C’est pourquoi L’ANLC rappelle « que la protection des dénonciateurs est garantie par la convention des nations unies contre la corruption et la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, et le droit de manifester est garanti par la constitution. »

L’association profite donc de cette affaire afin de demander dans son communiqué « la mobilisation du peuple Algérien pour dénoncer le climat d’impunité dont bénéficient les clans du pouvoir incriminés dans des actes de corruption et le devoir de protéger la propriété publique, « la constitution article 66 ». »