L’Algérie ne livrera en aucune manière Abdelmoumen Khalifa, ex-patron du groupe du même nom, en France ou ailleurs pour qu’il soit jugé. C’est ce qu’a déclaré, hier, Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux.
«L’Algérie n’extrade pas les citoyens algériens pour qu’ils soient jugés à l’étranger», a-t-il expliqué aux journalistes en marge des débats à l’APN. La polémiqueu est née suite à la tenue du procès de Khalifa, depuis le 2 juin, au tribunal correctionnel de Nanterre, en France. Abdelmoumen Khalifa, 47 ans, qui se trouve actuellement à la prison d’El Harrach, à Alger, est jugé en France pour «banqueroute» et «détournement de fonds».
La présidente de la 14ème chambre correctionnel du tribunal de Nanterre, Fabienne Sireday-Garnier, a déclaré que «les tractations avec l’Algérie n’ont pas abouti : il ne nous a pas été prêté. Ce procès se tiendra donc en son absence». La France avait donc demandé aux autorités judicaires algériennes de leur «emprunter» le prisonnier. «L’Algérie n’extrade pas les citoyens algériens pour qu’ils soient jugés à l’étranger, conformément à la loi, notamment l’article 698 du Code de procédure pénale», a répondu le Ministre Louh. Cet article de loi «interdit formellement de livrer des citoyens algériens pour qu’ils soient jugés à l’étranger». Le même responsable a ajouté que «les accusés sont jugés à l’intérieur du pays par la justice nationale lorsque les concernés sont de nationalité algérienne» et que «la justice algérienne est seule habilitée à juger les affaires qui ont eu lieu en Algérie».
Pour rappel, Abdelmoumen Khalifa se trouvait en Angleterre depuis 2003, lorsque une action en justice fut lancée contre lui. L’Algérie avait aussitôt formulé une demande d’extradition. Ce qui s’est concrétisé près de dix ans plus tard. En effet, c’est au mois de septembre de l’année dernière que Khalifa a été livré aux autorités algériennes. Depuis, il est à la prison d’El Harrach attendant la réouverture de son dossier.
Elyas Nour