L’affaire des exportations des métaux ferreux et non ferreux n’en finit pas de défrayer la chronique en Algérie. Le procès des accusés, qui s’adonnaient à ce trafic au niveau du port d’Alger, s’est ouvert dimanche 3 novembre au tribunal de Tizi Ouzou.
Le procureur a requis des peines allant de trois à dix ans contre six des inculpés, impliqués dans un trafic de métaux ferreux et non ferreux. La perpétuité a été retenue pour huit autres. Parmi les accusés, on compte des cadres des douanes algériennes. Ils sont poursuivis pour les chefs d’accusations suivant : »falsification de documents officiels et commerciaux, octroi de privilèges et exonération de taxes publiques sans autorisation, négligence apparente ayant entraîné la perte de deniers publics et fausse déclaration de douane sur la valeur et la quantité du produit exporté », rapporte l’APS.
Il faut dire que l’affaire des exportations des déchets des métaux ferreux et non ferreux traîne depuis les années 1990. Les personnes mises en cause dans cette affaire usaient des exportations de ce matériel pour procéder à un transfert illicite de devises. Les quantités étaient sous-évaluées. Ce trafic n’aurait pu se faire sans la complicité d’agents douaniers, qui ne déclaraient pas le poids réel des marchandises. C’est ainsi que des milliers de kilomètres de câbles électriques et téléphoniques ont été subtilisés à des entreprises et exportés en tant que déchets durant plusieurs années.
Des médias ont rapporté à l’époque qu’entre 1995 et 2000, lorsque les premiers scandales liés à ces affaires furent révélés, que pas moins de 300 millions de dollars ont été transférés illicitement à l’étranger ! En plus du poids, les prix de vente déclarés étaient dix fois inférieurs aux tarifs réels.
Le verdict devrait être rendu ce lundi dans la soirée ou mardi matin. Néanmoins, il est clair que l’affaire traitée ce lundi ne représente qu’une infime partie d’un énorme trafic qui a sévi pendant près d’une vingtaine d’années.
Elyas Nour