La Kabylie s’est-elle lancée dans la chasse aux imams ? Dans le village de Laâzib, les habitants ont décidé de se défaire de leur imam qu’ils jugeaient salafiste. Ils estimaient que ses pratiques n’étaient pas en cohérence avec leurs coutumes et leur culte.
Certains villages kabyles semblent ne plus s’entendre pas avec leurs imams. Après les villages de Tifilkout et d’Aït Oumalou, voilà que celui de Laâzib, situé à quelques km d’Akbou, se lance dans la chasse à l’imam. Le journal Liberté rapporte un troisième cas d’exclusion d’un imam dans ce lieu-dit de Kabylie. Les habitants de Laâzib lassés de son comportement se sont plaints auprès de l’association religieuse qui gère la mosquée, et ont exigé son départ. « Parmi les incartades de cet imam salafiste, son refus de présider certaines cérémonies religieuses, tel que les chants rituels interprétés lors des fêtes religieuses, notamment le jour de l’Aïd. L’enquête menée sur le terrain a également révélé que ce fonctionnaire des affaires religieuses avait dérobé une quinzaine de livres appartenant à la bibliothèque de la mosquée, sous prétexte que ces ouvrages « n’ont aucun lien avec la religion musulmane », rapporte le quotidien. Les habitants sont allés jusqu’à l’accuser de vouloir diffuser des pratiques qui lui étaient propres, et très éloignées de la pratique musulmane.
L’association religieuse du village a fini par saisir les autorités de la wilaya, qui ont finalement donné raison aux fidèles de la mosquée et ont révoqué l’imam. L’accumulation des différends entre population et religieux commence à inquiéter. Il est surprenant que dans un délai aussi court, les imams de plusieurs villages kabyles soient autant contestés. Dans les cas précédents, les affaires sont remontées jusqu’au ministères des Affaires Religieuses et des Wakfs, que beaucoup ont accusé de placer des imams de manière arbitraire, même si ces derniers ne comprenaient pas la population locale.