Kidnappings en série : l’Algérie s’inquiète-t-elle suffisamment pour ses enfants ?

Redaction

Combien de kidnappings faudra-t-il pour que des mesures concrètes soient adoptées pour renforcer la protection de l’enfance ? Les meurtres successifs de Haroun et Ibrahim, âgés de 9 et 10 ans, et hier celui de Sana, 6 ans, nous forcent à nous poser des questions. Comment réduire ces crimes et pourquoi sont-ils aussi nombreux ?

Le gouvernement semble enfin se pencher sur cette criminalité perpétrée contre les enfants. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, en visite ce samedi à Béchar, a réagi à cette série de meurtres et a indiqué que « cette question nous préoccupe énormément, malgré le fait que beaucoup d’affaires de ce type ont été élucidées par les services de sécurité ». Malgré la résolution de ces crimes, ce qui compte le plus est d’éviter d’en passer par l’enlèvement, et d’en arriver parfois à des fins tragiques.

Le ministre de l’Intérieur a dans cette optique annoncé la tenue d’une réunion dimanche avec l’ensemble des représentants des secteurs concernés, en l’occurrence la justice, la police ou encore des spécialistes de la santé pour l’examen des différents aspects opérationnels de prévention et de lutte contre ce type de crimes. Ce rôle incombera notamment la Sûreté et la Gendarmerie nationales, qui disposent de moyens pour résoudre ce type de criminalité, précise l’APS qui rapporte cette information. Au cours de cette rencontre, ces experts examineront également les différents aspects psychologiques de prévention et de lutte contre ce genre de crimes, a ajouté Ould Kablia. En effet, il est indispensable de prendre en compte ces éléments pour comprendre ce qui motivent ces criminels à passer à l’acte.

Des outils pour sauver les enfants… jusqu’aux peines plus sévères ?

Des solutions pour mettre un terme à ces crimes abominables ont également été proposés ces derniers mois par le milieu associatif ou encore des experts en criminologie, suite aux nombreuses affaires d’enlèvements d’enfants. Dans un entretien accordé au journal El Watan, Z. Demane-Debih, Directeur du département de criminologie de l’institut de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale évoquait l’importance de mettre en place plusieurs moyens : une alerte enlèvement pour sauver le plus vite ces enfants kidnappés, un traitement médical et psychologique pour les pédophiles remis en liberté, et enfin des peines plus sévère.

De son côté la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem) avait appelé à recourir à la peine de mort dans ce type d’affaires. Alors que pour le réseau de protection de l’enfance NADA l’environnement violent dans lequel vit la société algérienne favorise ces crimes. Les kidnappeurs d’aujourd’hui, étaient de jeunes Algériens en détresse hier, l’enfant abusé deviendra celui qui abuse. Il est donc indispensable de recourir à des méthodes éducatives sur les personnes les plus instables.

Qu’en pense la société algérienne ?

Les meurtres de ces enfants a également suscité un débat national. Les commentaires ont afflué sur les sites d’informations et les réseaux sociaux tant ces drames ont choqué l’opinion publique. De même, tous les avis ont été exprimés. Il y a ceux qui estiment qu’il s’agit d’un travail en amont, à faire sur la société « Je ne suis pas pour la peine de mort. Oui pour la prison à vie …..dans des prisons dans le désert .Il faut qu’ils restent vivant ces tueurs d’enfants !! ce serait très facile de les tuer .Mais d’abord et avant tous il faudrait revenir à un système où la religion doit sortir de la sphère politique et redevient une religion de cœur et non de voyance », explique un lecteur sur Algérie-Focus. Alors que d’autres sont plus radicaux et en appellent à une répression judiciaire, voire la peine de mort comme on peut le voir sur ce sondage mené par le site Mouwatin, sur l’application de la peine de mort en Algérie. 60 % des votants sont pour que la justice y recourt systématiquement.

La mort d’un enfant choque quoiqu’il arrive, le débat est devenu indispensable et ce problème majeur devient le combat de tout Algérien et de l’Etat qui doit pouvoir rassurer les parents et protéger le enfants.


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