Le président d’honneur de la Ligue algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme a jeté un véritable pavé dans la mare. Le vieux militant des Droits de l’Homme accuse Mustapha Bouchachi et Noredine Benissad de gestion opaque de la LADDH.
Dans une contribution publiée par le journal El-Watan, Ali-Yahia Abdenour accuse Mustapha Bouchachi d’avoir « bradé la LADDH » au profit du FFS en nommant comme secrétaire général et trésorier deux militants de ce parti.
« Mustapha Bouchachi élu président de la LADDH par le troisième congrès, qui s’est tenu les 25 et 26 mars 2010 à la Maison des syndicats, a désigné Khellil Abdelmoumen comme secrétaire général, et Aïssa Rahmoune gestionnaire des finances. Ces trois militants du FFS ont fait de la LADDH une section de ce parti », accuse l’ancien avocat qui reproche également à Noredine Benissad la même attitude.
Pire que tout, le fondateur de la LADDH fait de graves révélations sur les finances de la Ligue. Il révèle que l’ancien secrétaire général, Moumen Khellil, était payé et que Benissad lui a remis « des arriérés » de salaires de « peur d’être dénoncé ». « Khellil Abdelmoumen, secrétaire général de la ligue, était payé par Bouchachi 65 000 DA par mois, alors qu’en 2010, un médecin des hôpitaux avait un salaire inférieur à 50 000 DA. Directeur des projets, il percevait 15% des sommes d’argent allouées par les donateurs pour chaque projet », écrit Ali-Yahia Abdenour qui s’interroge « comment un militant des droits de l’homme peut-il accepter tant d’argent ? ».
Autre fait relevé dans le fonctionnement de la LADDH : les responsables de la Ligue auraient supprimé, selon l’avocat, les réunions périodiques et ont changé le Congrès par un « Conseil national congrès ».
Pour sortir de cette ornière, le vieux militant suggère le retour aux fondamentaux de la Ligue et l’organisation d’un Congrès extraordinaire. Il demande également plus d’autonomie pour permettre à la LADDH de jouer « un rôle majeur » dans le mouvement associatif national.
E. W.