2013, ne sera encore pas l’année de la liberté de la presse en Algérie. Reporters Sans Frontières (RSF) vient de publier son classement annuel des pays en fonction de leur application de la liberté de la presse, et l’Algérie culmine à la 123e place sur 179 pays.
Cette année, l’Algérie n’a pas fait ses devoirs pour la matière liberté de la presse. Dans le classement annuel de RSF elle perd 3 points par rapport à 2012, et descend à la 123e place, faisant ainsi partie des 50 pays où les médias jouissent le moins de libertés. Les avertissements lancés par l’ONG n’ont pas trouvé d’oreille attentive en Algérie. Le pays est en recul à cause des « agressions » et « procès » menés à l’encontre d’acteurs de l’information l’an dernier, explique RSF. L’association dénonce également le recours encore trop fréquent des pressions économiques sur les médias algériens qui dérangent. En outre, le rapport annuel souligne le retard considérable de l’ouverture du champ audiovisuel, soulignant que la loi promise n’a toujours pas été appliquée et pour le moment aucune chaîne de droit privé n’a réellement reçu d’agrément, pour devenir une chaîne algérienne. Une remarque déjà faite par RSF dans son précédent rapport, dans lequel il estimait que la législation algérienne ne favorise nullement l’épanouissement des médias libres et indépendants.
Ce n’est pas seulement l’Algérie qui a du mal à remonter la pente dans le droit de la presse, mais toute la région Mena. La période post-printemps arabe n’a finalement pas aidé la liberté de la presse à s’installer. « Malgré les printemps arabes, la région Afrique du Nord / Moyen-Orient (48,5) se situe à la dernière place », précise le rapport de RSF. Ces « pays où les autorités ont réussi à faire suffisamment de compromis et de promesses pour calmer de potentielles revendications de changement politique et/ou socio-économiques (Maroc, Algérie, Oman, Jordanie, Arabie saoudite…) » mais la liberté totale de la presse reste encore une étape qui n’a pas été atteinte.
