Le Département d’Etat américain accuse l’Algérie de ne pas lutter suffisamment contre la traite des êtres humains. Dans son rapport mondial et annuel, révélé vendredi par John Kerry, l’Algérie a été accusée de forcer des femmes réfugiées à se prostituer ». « Généralement les Subsahariens entrent en Algérie volontairement mais illégalement dans le but de rejoindre l’Europe. Certaines femmes se retrouvent obligées de se prostituer, de faire des travaux domestiques ou de mendier », nous apprend clairement ce rapport.
A ce titre, l’Algérie est considérée officiellement comme un « pays de transit et dans une moindre mesure une destination des femmes victimes de travail forcé et de trafic de sexe », fait savoir le Département d’Etat américain. Dans son rapport de 2014, l’Algérie est donc sérieusement épinglée principalement pour l’esclavage sexuel dont sont victimes « des femmes et enfants » sur son territoire. « Des femmes et des enfants sont obligés de se prostituer dans les bars et les bordels informels à Tamanrasset et Alger ; les trafiquants sont généralement de la même nationalité que les victimes », estime ce rapport d’après lequel le trafic de personnes est devenu un véritable fléau qui ébranle l’Algérie.
Ce rapport américain très détaillé ne manque pas de relever à propos de l’Algérie, le sort tragique des migrants subsahariens en Algérie. « Certains hommes, principalement des Maliens sont des travailleurs domestiques forcés et les propriétaires confisquent souvent leurs papiers d’identité, une méthode commune de coercition », indique-t-on à ce sujet.
Mais globalement, l’Algérie s’en sort beaucoup mieux par rapport à d’autres pays épinglés dans ce rapport à l’image de la Thaïlande, la Gambie, l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord, au plus bas d’un classement dressé chaque année par le département d’Etat. « Nous connaissons tous les horreurs de l’esclavage moderne et sommes déterminés à ne pas détourner le regard », a lancé enfin à ce sujet le secrétaire d’Etat américain lors de sa conférence de presse vendredi appelant à une « prise de conscience » et à une « action » de tous les pays, y compris des Etats-Unis, pour en faire »davantage ». D’après l’Organisation internationale du travail (OIT), la traite des êtres humains représente 150 milliards de dollars de bénéfices par an, dont 99 milliards pour l’industrie du sexe.