Les autorités ne cessent d’affirmer que la pauvreté en Algérie est en net recul. Les chiffres avancés par certains responsables eux-mêmes affirment le contraire.
Jeudi dernier, le secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale de la famille et de la condition féminine, Belkacem Ait Saadi, a indiqué que le département auquel il appartient «a consacré une enveloppe financière de 570 millions de dinars (57 milliards de centimes) au profit des personnes nécessiteuses à travers le pays durant le mois de Ramadhan». Un montant qui touchera, indique-t-il, 1.6 millions de familles. Il y a quelques jours, La ministre de la Solidarité nationale, Souad Bendjaballah, avait avancé le chiffre de 1.8 millions de familles qui bénéficieront d’aides diverses durant ce mois. Un chiffre en nette hausse par rapport à 2011 où l’Etat avait recensé 1.43 millions de familles démunies.
Si l’on prend en compte l’évolution démographique, il est clair que, depuis, la pauvreté n’a pas, pour le moins, reculée. Certains seront même tentés de dire, qu’au vu de ces chiffres, celle-ci a pris de l’ampleur. Donc, pour ce Ramadhan, les autorités vont octroyés pour chaque famille des couffins ou des chèques d’une valeur de 4.500 dinars environ. Ce qui est dérisoire au vu de la hausse des prix des produits alimentaires durant le Ramadhan. En tous cas, chaque année, à cette occasion, les Algériens font face à cette amère réalité qui est l’avancée de la pauvreté. Le Ministère de la solidarité prévoit, par ailleurs, l’ouverture de 795 restaurants de la Rahma, comme ils sont appelés. Sans compter ceux de certains particuliers.
Maintenant, la question qui resté posée aussi est relative à la bonne gestion de ces aides. A chaque fois, au niveau des collectivités locales, des polémiques éclatent à propos de la destination des «couffins». En tous cas, il est évident que, contrairement à ce que veulent faire croire certains responsables – certains ministres sont même allé jusqu’à affirmer qu’il n’y a pas de pauvres en Algérie – beaucoup de familles algériennes vivent difficilement, notamment en ce mois où les prix des produits alimentaires s’envolent.
Elyas Nour