L’Algérie menacée à court terme par une invasion de criquets

Redaction

Criquets Pélerins Algérie

L’envahissement massif du criquet pèlerin qui a gagné certains pays africains risque d’affecter prochainement le désert algérien.

L’alerte est à prendre au sérieux. Elle émane du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU. Une invasion massive du criquet pèlerin menace sérieusement les pays de l’Afrique du Nord et ceux du Sahel. L’Algérie n’est évidemment pas à l’abri selon le dernier bulletin de l’Ocha :

On pourrait s’attendre à l’arrivée de criquets du Sud algérien, ce qui va du coup augmenter les populations qui, en l’absence de contrôle, pourront provoquer une invasion massive

L’invasion du criquet pèlerin ferait des dégâts énormes, tant économiques qu’écologiques. Le risque majeur réside dans le fait que ce phénomène pourrait atteindre sans grande difficulté les Hauts-Plateaux et les régions intérieures, déjà menacées par la désertification. Les autorités doivent donc réagir, et vite ! Il y a un an, l’Algérie s’était dite prête à lutter contre ce fléau.

Le Niger, au sud-est de l’Algérie, reste le pays voisin le plus exposé à cette massive invasion du criquet pèlerin en raison du manque de ressources financières dont il souffre. Le scénario du pire verrait la destruction des cultures et du peu de surfaces agricoles dont dispose le pays. Et provoquerait de sévères crises alimentaires, d’autant que plus de 80% des Nigériens vivent encore d’une agriculture traditionnelle et très dépendante des pluies.

Très inquiétant, le rythme de reproduction des criquets pèlerins, favorisé par les pluies considérables qu’ont connu certaines régions en juillet dernier, créant des conditions écologiques très favorables à l’éclosion. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU :

Des effectifs importants de criquets, tous stades de développement confondus, sont observés dans l’Aïr, nord désertique nigérien, allant des ailés de 500 à 750 individus par hectare, aux larves de 1000 à 7200 par hectare.

Malgré les assurances des responsables des autorités nigériennes, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a affiché sa grande inquiétude quant à la situation. Les fonds alloués pour traiter et neutraliser les concentrations de larves restent faibles.

Se dirige-t-on vers une catastrophe de grande ampleur ? Il y a quelques jours, c’est l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui s’alarmait des conséquences néfastes de l’invasion massive et non maîtrisée de criquets à Madagascar. Craignant le pire dans ce pays, la FAO estime que d’ici septembre, les deux tiers du pays seront infestés par les criquets.

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