Presque 2 personnes sur 100 000 se sont donnés la mort en 2012 en Algérie. C’est ce que relève le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) intitulé « Prévention du suicide : L’état d’urgence mondial », repris par le site internet du journal français Le Monde.
Les Algériens ayant mis fin à leur vie en 2012 (1,9 pour 100 000 habitants) sont donc moins nombreux qu’en 2002 (2,2 pour le même nombre d’habitants). À en croire cette étude, l’Algérien fait donc partie des pays où l’on se suicide le moins. Elle enregistre un taux largement en dessous de la moyenne mondiale, qui se situe à 11,4 pour 100 000 personnes, soit 804 000 cas de suicide dans le monde en 2012.
L’Algérie est ainsi mieux classée que ses voisins immédiats, la Tunisie et le Maroc. Si nos voisins tunisiens se suicident moins en 2012 (2,4 suicides pour 100 000 habitants) qu’en 2000 (2,5), les Marocains sont beaucoup plus nombreux à mettre fin à leur vie en 2012 (5,3) qu’en 2000 (2,7).
En revanche, on est tenté de dire que cette baisse du taux de suicide en Algérie est le fruit du hasard, car le rapport révèle qu’aucun pays africain ayant répondu à l’enquête n’est doté d’une stratégie ou d’un plan d’action national.
Plus de suicides dans les pays riches
Le rapport de l’OMS relève également que l’Asie du sud-est est la région du monde où l’on enregistre le plus de suicide, avec un taux de 17,7. Par pays, le Guyana enregistre le plus grand taux de suicide (44,2), tandis que l’Arabie Saoudite enregistre le taux le plus faible (0,4). Le rapport relève également que les hommes se suicident deux fois plus que les femmes.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la tentation suicidaire est plus répandue dans les pays riches (12,7), que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (11,2).
Le suicide, un appel à l’aide
Le document relève également un fait de taille : « Les personnes qui évoquent le suicide lancent peut-être un appel à l’aide. Bon nombre de ceux qui pensent au suicide sont anxieux, déprimés, désespérés et ont l’impression de ne pas avoir d’autre choix. » Il est souligné également que « la majorité des suicides sont précédés de signes annonciateurs, oraux ou comportementaux. Il existe évidemment des cas soudains mais il est important de comprendre les signaux d’alarme et de savoir les repérer ».
Cependant, l’OMS met en garde quant à l’exactitude de ces données. Seuls 60 des 172 membres de l’OMS ont des données d’état civil de bonne qualité. « En toute logique, il est bien plus probable de trouver des systèmes d’état civil performants dans les pays à revenu élevé », souligne l’OMS.
A noter, enfin, que l’Organisation s’est tracé comme objectif de réduire le taux mondiale de suicide de 10% d’ici 2020.
Yacine Omar