Le Directeur général de la prison de Sarkadji et son adjoint ont été limogés, mardi, par le ministre de la Justice, Mohamed Cherfi. La décision a été prise suite à la publication, par le quotidien Echorouk, d’une interview avec le prisonnier Achour Abderrahmane. Ce dernier avait été condamné pour 12 ans de prison pour « avoir détourné 3200 milliards ».
Un nouveau directeur a été installé en remplacement du directeur démis de ses fonctions et le ministre de la Justice a ordonné l’ouverture immédiate de trois enquêtes par le parquet général près la Cour d’Alger, le juge d’application des peines et l’inspection générale des services pénitentiaires, a précisé un communiqué de la Chancellerie repris par l’APS.
Les enquêtes « détermineront la responsabilité de chacun et entraineront les poursuites judiciaires » qui en découleront, a poursuivi le communiqué.
Selon la même source, l’entretien « constitue en soi, une infraction aux exigences juridiques et organisationnelles des textes en vigueur dans les prisons ».
« Dans le cadre de la transparence dans la gestion des établissements pénitentiaires et pour informer l’opinion publique en la matière, le ministère a ouvert la voie aux médias désireux d’effectuer des visites aux établissements pénitentiaires dans le but d’y mener des reportages, rappelle le communiqué, soulignant que 537 autorisations ont été délivrées durant les quatre dernières années. Cela a permis à 1034 représentants de la presse privée et publique écrite et audio-visuelle d’effectuer des visites dans ces établissements », selon la même source.
Aucun dépassement ou violation n’a été jusque-là enregistré dans le contenu des reportages réalisés sur les programmes de réinsertion des détenus (enseignement, formation et autres activités culturelles et éducatives), et les moyens mobilisés par l’Etat pour la prise en charge des détenus, souligne encore le communiqué.
« Cela démontre clairement que le contenu du reportage a outrepassé les limites de l’autorisation délivrée », a conclu le communiqué.
Le quotidien arabophone a été autorisé à effectuer un reportage sur les conditions des détenus pendant le Ramadhan. Les journalistes en ont profité pour effectuer un entretien avec un des prisonniers les plus célèbres, à savoir Achour Abderrahmane. Une première dans les annales judiciaires !