Les hôpitaux publics algériens tournent au ralenti depuis plusieurs semaines étant donné un double mouvement de grève, des médecins et des travailleurs de la santé publique. Une situation qui commence à excéder les associations de malades qui ont organisé une conférence de presse lundi à Alger pour dénoncer les risques qui pèsent sur la santé des patients et pour demander aux médecins de cesser leur grève.
La grève cyclique des corps communs et des professionnels de la santé publique s’est poursuivie ce lundi à cause de l’absence de réaction de la part du gouvernement face à leurs revendications. Ce mouvement, dont l’initiative a été prise par leur syndicat affilié à l’UGTA, se superpose à un autre mouvement de grève, celui des médecins de la santé publique. Ces deux grèves touchent principalement les hôpitaux publics de la capitale algérienne tels que le CHU Mustapha Pacha, Bachir Mentouri à Kouba ou encore Mohamed-Lamine-Debaghine. Conditions de travail, salaires et primes non appliquées sont au cœur des revendications des deux corps médicaux.
Les associations de malades réunies ce lundi pour une conférence de presse à Alger se sont voulues alarmistes quant aux conséquences de la grève des médecins sur les patients. «Le malade est pris en otage au moment où les médecins persistent dans leur mouvement de grève», a dénoncé Fayçal Ouhada, le président de l’association des diabétiques. «Cette situation prend une telle ampleur que nous pressentons le pire, celui de voir des complications s’ajouter aux maladies chroniques dont souffrent les diabétiques et autres malades», s’est-il inquiété avant d’ajouter «déjà qu’ordinairement nos hôpitaux roulent au ralenti, durant la grève c’est encore pire».
Le représentant des malades du cœur pointe les mêmes risques. Selon Yacine Saïdi, cité par Le Temps, cette grève «n’est bénéfique pour personne», particulièrement pour les patients cardiaques «qui risquent un arrêt du cœur à tout moment». Les associations présentes à la conférence de presse ont enjoigné les médecins à privilégier le dialogue avec le gouvernement plutôt que la grève. Fayçal Ouhada a d’ailleurs annoncé la tenue prochaine «d’un débat national qui va réunir le personnel médical, les autorités mais aussi les associations des malades».