« Le peuple algérien était en droit d’exiger des indemnités auprès des autorités françaises »

Redaction

« Le peuple algérien était en droit d’exiger des indemnités auprès des autorités françaises ». C’est en ces termes que le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini a appelé les autorités françaises à réviser la loi Morin portant indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Polynésie et en Algérie.  Lors de son intervention jeudi sur les ondes de la radio nationale Chaîne III, Farouk Ksentini a fait  savoir que « La France est interpellée pour assumer son entière responsabilité dans les répercussions néfastes de ses essais nucléaires sur la santé des populations algériennes dans la région d’Adrar et dans d’autres localités du Sahara ».

Le même interlocuteur a rappelé que la population algérienne victime de ces essais « en portent encore les séquelles et souffrent de pathologies lourdes comme les cancers ». Dans ce contexte, la France doit reconnaître qu’elle a commis « un crime de manière froide contre l’humanité », estime encore Ksentini d’après lequel « non seulement celle-ci doit s’excuser, mais indemniser les victimes ». Pour ce faire, les autorités françaises doivent procéder à la révision de la loi Morin portant indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Polynésie et en Algérie, affirmant que « cette loi doit être étendue aux descendants des victimes au lieu de la limiter aux victimes qui ont été exposées aux radiations lors des essais ».

Enfin, le président de la CNCPPDH  a appelé l’Etat français à financer un programme sanitaire spécifique pour les populations exposées aux irradiations. Ce programme aidera pour la prise en charge sanitaire des victimes qui souffrent jusqu’à aujourd’hui encore des retombées de ces essais. « Les coûts des soins médicaux des populations du Sud algérien sont très, très élevés », précise Farouk Ksentini qui n’omet pas de souligner que des études réalisées dans cette région du Tanezrouft (Reggane, Adrar) ont révélé que les cancers, les malformations sont plus fréquents qu’ailleurs. « Nous savons que de nouvelles formes de cancer inconcevables dans cette région sont apparues et le traitement a besoin de gros moyens que les Français doivent prendre en charge »,  plaide en dernier lieu Me Ksentini.