Vidéo. Le Quad en Algérie : Une aventure qui commence à peine!

Redaction

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Au Salon de l’Automobile d’Alger, ils font le show ! Sur un terrain aménagé en plein centre de la SAFEX, des jeunes font danser leurs Quads sur un terrain caillouteux. Les vrombissements des moteurs se mêlent aux mix d’un DJ aux sons endiablés. A leur tour, des jeunes professionnels grimpent sur leurs Quads et réalisent leur spectacle d’acrobaties pour étaler leurs performances devant un public ébahi par ces  quadricycles.

Des Quads qui s’envolent presque, en exécutant des manœuvres époustouflantes. Derrière leurs casques et emmitouflés dans leurs équipements de sécurité, les « quadmans » ont réussi à attirer et susciter la curiosité. Pour Kolli Khelaf, le premier objectif a été donc atteint. Le directeur général de Kymco El-Djazaïr sait très bien qu’il faut commencer par séduire pour espérer démocratiser la culture et l’utilisation du Quad en Algérie. Ce jeune entrepreneur passionné de Quad, rêve de vulgariser à la fois le sport et le loisir que procurent ces engins.  Il est parmi les pionniers en la matière. En 2006, il introduit la célèbre marque taïwanaise Kymco, l’un des leaders mondiaux dans la fabrication de scooters et Quads.

Quad 2

Une culture nouvelle 

« La culture du Quad est encore très nouvelle dans notre pays. Il faut savoir que rien qu’à Djerba en Tunisie, il y a plus de Quads que dans toute l’Algérie. Sur cette île tunisienne, nous trouvons plus de 4000 de ces véhicules. En Algérie, parmi les 120 mille scooters recensés en 2014, le nombre des Quads ne dépasse pas les 3000 », explique ce jeune entrepreneur. Né en France, il a décidé de revenir dans son pays natal pour investir et développer des initiatives auxquelles il croit dur comme fer. « Le Quad n’est pas qu’un loisir ou un sport mécanique. Il a une véritable utilité industrielle. Il peut être exploité dans des chantiers difficile d’accès. Il permet également de développer de véritables perspectives pour le tourisme », insiste notre interlocuteur, qui n’hésite pas à mettre en branle ses Quads pour nous démontrer ses qualités de Quadman. Lui et sa petite équipe de jeunes répondent avec amabilité à toutes les sollicitations du public qui découvre, presque pour la première fois, la robustesse et la puissance de ces Quads.

Kolli Khelaf s’est déplacé de Béjaïa pour venir organiser ses exhibitions au Salon de l’Automobile d’Alger. Sa profonde conviction est que le Quad rassemble les gens et leur permet de découvrir leur pays autrement. « A Béjaïa, nous avons déjà deux circuits dont l’un nous permet de découvrir une partie jusque là très méconnue du Parc National de Gouraya. C’est un circuit majestueux qui offre une exceptionnelle évasion. Une véritable balade et une intense activité sportive », assure-t-il. Il travaille avec un autre groupe de passionnés pour mettre en place six circuits et itinéraires dans plusieurs régions du pays, notamment au Sud, à Béchar et Timimoun.

Mais avant que ces circuits ne voient le jour pour permettre aux jeunes et aux touristes de profiter des plaisirs de la conduire des Quads, Kolli Khelaf et son équipe espèrent voir les autorités algériennes adapter la législation nationale. Celle-ci demeure très complexe et ralentit le développement des activités commerciales autour du Quad dans notre pays. A titre d’exemple, l’homologation des Quads pose encore problème en Algérie, et la réglementation en vigueur interdit aux propriétaires de les conduire sur une route ou autoroute. Ce qui constitue une aberration puisque tous les Quads ne sont pas forcément des Quad-cross destinés aux compétitions sportives. Dans plusieurs pays à travers le monde, à l’instar des pays voisins, certains modèles de dont les cylindrées correspondent à des normes précises, sont autorisés à circuler sur la voie publique. Il est à signaler qu’aujourd’hui, de nombreux propriétaires de Quads enfreignent cette réglementation et conduisent leurs engins sur la voie publique.

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Une réglementation inadaptée 

« L’Algérie doit commencer par distinguer les Quads homologués pour la route et les Quads dits off-road. Les premiers sont immatriculés et doivent être assurés comme tous les véhicules roulants », explique Kolli Khelaf qui pointe du doigt de nombreux autres problèmes, à l’image de la taxe de véhicule neuf et le manque d’implication des assureurs qui refusent souvent d’assurer les Quads. Mais ce concessionnaire passionné réclame davantage de vigilance et de sévérité de la part de nos services de sécurité pour empêcher que des aventuriers se retrouvent impliqués dans des accidents de la circulation. « Lorsque nous vendons nos produits, nous sensibilisons nos clients au sujet de l’importance de respecter les normes de sécurité, à savoir ne jamais conduire sans casques, gants et vestes. Malheureusement, sur les routes, certains ne respectent pas ces consignes.  Les services de sécurité ne devraient pas se montrer passifs face à ces comportements dangereux », conclut notre Quadman qui voit grand pour l’avenir en Algérie, en dépit de toutes les difficultés existantes. D’ailleurs, pour cette année 2015, il espère vendre au moins 300 modèles. En attendant, lui et ses jeunes compagnons continuent de faire danser leurs Quads à la Safex, jusqu’à la fin du Salon de l’Automobile.

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