Les tentatives d’émigration clandestine à travers la Méditerranée ont repris cet été. Il ne se passe pas une semaine sans que les gardes côtes n’interceptent une embarcation de fortune à bord de laquelle s’entassent des jeunes en partance pour l’Europe. Ces harragas (« brûleurs de frontière ») prennent des risques considérables dans l’espoir d’un avenir meilleur.
Le quotidien francophone El Watan rapporte aujourd’hui que 60 harragas ont été arrêtés et présentés devant le procureur de la République d’Annaba cette semaine. Tous ont été appréhendés alors qu’ils partaient clandestinement pour l’Europe. Ces jeunes avaient embarqué sur les plages de Rizzi Ameur (ex Chapuis), Oued Bakrat et Ras El Hamra.
À l’Ouest, la situation n’est guère différente. Le 28 août dernier, une unité des forces navales relevant des gardes côtes de Ghazaouet a réussi à stopper une tentative d’émigration de 12 jeunes, dont un franco-algérien.
Au péril de leur vie, des dizaines de jeunes âgés de 20 à 30 ans tentent ainsi d’atteindre, depuis les côtes du pays, l’île de la Sardaigne, en Italie. Pourtant la distance est longue et le risque est grand.
Les choses ne semblent donc pas se tasser : à chaque fois que certains responsables tentent de prouver qu’il y a de moins en moins de harragas, la période d’été est là pour rappeler le contraire. C’est durant la saison estivale, où la mer est moins agitée, que ces jeunes s’aventurent vers le sud de l’Europe. Sauf que, quelques fois, ces tentatives tournent au drame. Le 28 août dernier, des unités des forces navales de l’ANP ont du intervenir pour sauver 7 jeunes accrochés à des bouées de fortunes (chambre à air de véhicules) après que leur embarcation a chaviré. Mais malgré les risques, de nombreux jeunes empruntent le même chemin.
Elyas Nour