Voici mot pour mot la réponse adressée par le responsable d’un centre de vote à Alger aux citoyens dont le nom ne figure pas sur les listes électorales : » Vous voulez voter ? Revenez l’année prochaine Inchallah »
Midi dans un bureau de vote à Alger centre. Dans la salle dans laquelle je me trouve, l’urne est pleine au quart. 39 votants sont déjà passés par là selon le représentant d’un parti. Ce n’est pas la bousculade, mais les votants arrivent à flux tendu.
En face de moi, une dizaine de tables installées en forme de U, sur lesquelles sont entreposés les nombreux bulletins.
Mon tour arrive. Je présente ma carte de vote et d’identité au responsable, qui m’invite de suite à accomplir mon devoir.
Alors que j’en suis encore à prendre possession des bulletins, soudain…STOP !! « Nous n’avons pas trouvé votre nom, adressez vous au chef de centre » me dit-on.
Je repose les quelques feuilles en ma possession et me dirige illico presto vers le bureau indiqué. Sur place, je remarque que je ne suis pas seul dans cette situation. Je rencontre là des voisins et des anciens camarades et des jeunes du quartier.
Nous ne pouvons rien faire pour vous
« Donnez-moi votre carte svp » m’interpelle une jeune fille par la fenêtre d’une salle.
Elle tapote quelques secondes sur son ordinateur et tranche : «il n’y a pas votre nom, je suis désolée ».
Un peu étonné, je réplique sur un ton cinglant :« Désolé ? Trouvez-moi une solution ».
Un peu déconcertée par ma réponse et mon ton, la jeune fille, sort un cahier avec 5 ou 6 pages remplies de noms. Elle le brandit comme pour me prouver sa bonne foi : « Voilà Monsieur, tous ces gens sont dans la même situation que vous, nous ne pouvons rien faire »… » Vous voulez voter ? Revenez l’année prochaine Inchallah ».
Amine L