Une caméra est, en Algérie, un équipement classé «très sensible» et soumis, donc, à une réglementation très stricte. C’est ce qu’on vient d’apprendre à la lecture de la «lettre ouverte» adressée au Premier ministre, par le «Collectif des opérateurs économiques dans le secteur de la sécurité électronique», paru, dans l’édition de jeudi du Soir d’Algérie.
Ce collectif indique donc que le «décret exécutif N° 410/09 du 13 décembre 2009 classe la caméra, élément de la vidéo surveillance, comme un équipement sensible». Cette classification dans la catégorie d’équipement sensible n’existerait nulle part ailleurs dans le monde.
Or, le collectif signale qu’ «étant donné que cette même caméra est devenue une partie intégrante des produits commerciaux à usage grand public (caméscope, smart phone, etc), cela est en contradiction totale avec l’annexe 1 sous-section 1 du paragraphe 2 du décret 410/09 qui stipule que les équipements de vidéosurveillance transportables, donc les caméras, sont soumis au mêmes procédures d’acquisition, par conséquent les mêmes restrictions devraient être appliquées à ces produits grand public», peut-on lire dans le communiqué.
En somme, avec ironie, les concernés estiment qu’en appliquant à la lettre les articles de cette loi, tout téléphone muni d’une caméra devrait avoir les nombreuses autorisations nécessaires pour qu’il soit commercialisé en Algérie. Ces opérateurs économiques finissent par dire que «les équipements de vidéosurveillance ne sont que des produits commerciaux à usage grand public». «Ils ne peuvent en aucun cas être considérés comme des équipements sensibles contrairement aux lieux et endroits où ils devraient être installés», ajoutent-ils.
Elyas Nour