Malgré la répression des rassemblements, qu’ils organisent un partout dans le pays, notamment au Sud, les chômeurs promettent de poursuivre leur mouvement jusqu’à ce que les autorités nationales acceptent d’ouvrir un dialogue. Ils appellent à la « désobéissance civile ».
Sur un ton plus dur, les chômeurs d’Algérie disent être prêts, cette fois, à « radicaliser » leur mouvement si leurs revendications n’aboutissent pas. « Si les pouvoirs publics continuent à refuser de nous associer dans la recherche d’une solution au problème des chômeurs et à ignorer nos revendications, nous allons adopter des positions plus radicales allant jusque à rompre définitivement avec les institutions », menace Tahar Belabbes, membre du Conseil national du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cndc), lors d’une conférence de presse organisée mercredi à Alger. Et de poursuivre : « Nous envisageons de d’appeler à la désobéissance civile ».
Les chômeurs promettent donc de redescendre dans la rue, faisant fi de la répression policière. « On va continuer à organiser des marches et des rassemblements jusqu’à ce qu’il y ait enfin un dialogue avec les ministères concernés », soutient Abdelhafid Deghar, membre du bureau de Constantine, en marge de la conférence de presse du Cndc. « A Ouargla, le comité local a réussi à établir un contact avec le wali mais c’est une exception. Par exemple à Constantine, on s’est réuni plusieurs fois devant le siège de la wilaya mais on a encore jamais été reçu par le wali. On a juste pu voir son chef de cabinet », raconte-t-il.
Surveillance rapprochée
Sans emploi depuis plusieurs années et habitué des manifestations pour la défense des droits des chômeurs en Algérie, Abdelhafid Deghar reconnaît que la répression des rassemblements est « globalement moins violente ». « Les autorités ont compris qu’on ne faisait pas de la politique et que notre mouvement est pacifique. Nous avons des revendications sociales, pas politiques », explique-t-il.
« C’est moins brutal mais on reste sous un contrôle étroit », nuance ce militant, rappelant que les protestations organisées par les chômeurs à travers le pays sont encore très étroitement encadrées par des dispositifs sécuritaires anti-émeutes.
Particularité géographique, le Sud reste toujours en proie à des confrontations violentes entre les protestants sans emploi et les policiers. « A Ghardaïa, Ouargla, Tamanrasset, les manifestations continuent de dégénérer », assure Abdelhafid Deghar. Ainsi, à la suite d’un rassemblement organisé le 8 septembre à Ouargla, quatre manifestants, qui menaçaient de faire exploser un camion chargé de gaz butane si on ne leur offrait pas de travail, ont été arrêtés avant d’être relâchés.