Le soulagement dominait à Constantine après la condamnation à la peine capitale des assassins des petits Haroun et Ibrahim. Le verdict a satisfait la communauté constantinoise qui était révoltée après la découverte des deux corps inanimés des garçons.
Ce procès était très attendu par l’Algérie, qui avait été émue par cette tragédie qui a frappé deux familles de Constantine. Dimanche, la justice a condamné les deux tueurs, Yamine Gouassem, surnommé « Mamine », âgé de 38 ans et Hamza Oubiri, dit « Catastrophe », âgé de 21 ans, à la peine capitale par le Tribunal Criminel de Constantine. Haroun et Ibrahim, les deux enfants âgés de 9 et 10 ans avaient été retrouvés assassinés en mars dernier. Très rapidement les deux coupables avaient été interceptés et arrêtés pour ce meurtre et mis entre les mains de la justice.
Un double assassinat qui avait déclenché l’ire de la communauté de Constantine qui s’est élevée contre ces deux accusés et n’a pas hésité à se révolter pour dénoncer ce crime. Le 12 mars, lorsque les deux corps avaient été retrouvés, de nombreux citoyens avaient organisé un grand rassemblement pour suivre le transport des deux garçons en ambulance vers l’hôpital. Le même jour une émeute avait éclaté, et un commissariat de police avait été caillassé. Avant le procès les habitants de la ville et de nombreuses figures publiques étaient allées jusqu’à demander l’application de la peine de mort dans tous les cas de violences contre des enfants. Le verdict dans cette affaire semble les avoir satisfait. Puisqu’au lendemain de l’issue du procès, le calme régnait dans la ville, à l’inverse du vent de révolte qui avait secoué Constantine il y a quelques mois. D’après l’APS qui a interrogé des habitants de la ville, beaucoup étaient « soulagés » par la décision de justice, à quelques exceptions près qui exigeaient encore que justice « soit faite ».
Ces meurtres ont secoué Constantine et toute l’Algérie, indignée par ces actes ignobles. Comme l’a rappelé le procureur de la République dans son réquisitoire, la tragédie d’Haroun et Ibrahim a été « le volcan qui a cassé le tabou de la pédophilie qui se propage dans notre société ». En effet, ce procès a réveillé le débat sur la manière de gérer et de juger ce genre d’affaire. Les Constantinois au lendemain du verdict étaient peut-être soulagés, mais ils se sont faits une promesse : « plus jamais ça ! ».
La rédaction avec APS