Les embouteillages en Algérie : un problème d’ordre culturel ?

Redaction

En Algérie, les embouteillages sur les routes prennent des proportions alarmantes. De l’avis commun des citoyens et automobilistes, ces interminables bouchons qui bloquent la circulation routière empoisonnent la vie des algériens car ils sont devenus le plus important facteur de stress. Comment y remédier ? Pour répondre à cette question, il faudra d’abord identifier les causes de ces embouteillages. Et à ce sujet, un forum a été organisé mercredi au siège du quotidien publique Ech Chaâb.

A cette occasion, plusieurs spécialistes ont été conviés pour apporter leurs analyses et leurs lectures de ce problème de société. Infrastructures routières encore insuffisantes, un parc automobile démesuré, intense concentration urbaine dans certaines grandes villes, plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer l’étendue dramatique des embouteillages en Algérie. Ceci dit,  Messaoud Benhalima, psychologue, a estimé, quand à lui, qu’il s’agit d’abord d’un problème « d’ordre culturel ». En effet, ce psychologue a mis en cause le rapport qu’entretient l’Algérien avec sa voiture. A travers son appropriation de ce « moyen de locomotion », l’Algérie donne une image peu reluisante de son rapport aux autres et à la société de consommation d’une façon générale, analyse ce psychologue d’après lequel l’Algérien produit « identification symptomatique » à la voiture qui demeure, à ses yeux, un « signe de richesse ». De cet attachement maladroit, naît « une incivilité ambulante », dénonce Messaoud Benhalima qui prend comme exemple pour illustrer son propos les violences dont sont victimes les femmes sur les routes lorsqu’elles prennent le volant.

De son côté, le commissaire- divisionnaire, Mohamed Tatachek, sous-directeur de la prévention et de la circulation routière à la DGSN, a pointé du doigt l’extension incontrôlée du parc automobile Algérien. Selon ce responsable, un Algérien sur 5 est propriétaire d’une voiture alors que nos infrastructures routières ne sont pas habilitées à accueillir un tel nombre de véhicules. « Heureusement que ces dernières années un intérêt particulier a été accordé au secteur des travaux publics sinon la situation serait aujourd’hui beaucoup plus grave ! », assure ce responsable de la DGSN  selon lequel les embouteillages durent désormais pendant toute la journée. « Avant, on connaissait les heures de pointe qui correspondaient généralement aux heures d’entrée et de sortie des bureaux. Maintenant, nos routes sont encombrées de 7h à 19h, voire plus tard », s’est-il alarmé.

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