Jeudi dernier, un séisme a fait 17 blessés dans la ville de Mostaganem, au nord-ouest de l’Algérie. L’occasion de soulever à nouveau la problématique du risque sismique dans un pays qui manque de constructions aux normes parasismiques.
L’Algérie, un pays méditerranéen à risque sismique
L’Algérie, comme d’autres pays méditerranéens, est exposée à une activité sismique importante. Situé sur une zone de convergence entre la plaque africaine et la plaque eurasienne, le nord du pays est la région la plus à risque.
Carte des risques sismiques en Algérie
Le séisme du 2 mai dernier à Mostaganem fait état de 17 blessés. Dans le passé, certains séismes ont eu des conséquences humaines et matérielles bien plus lourdes. Celui qui a touché la région d’Alger et de Boumerdès le 21 mai 2003, par exemple, a causé la mort de plus de 2 000 personnes et la destruction de milliers de bâtiments. Le séisme d’El Asnam, en 1980, a quant à lui détruit 60 000 bâtis.
L’importance de connaître et de gérer le risque
Il est impossible d’empêcher un séisme ou d’en réduire l’intensité, mais l’homme peut agir sur la prévention et la gestion des conséquences. « La connaissance du risque représente 50% de la réduction du risque sismique », a déclaré en 2012 à l’APS le directeur général du Contrôle technique de la construction (CTC). « Le respect des règles parasismiques de construction, la conduite à tenir lors d’un séisme, le recensement des vieilles constructions sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à la réduction du risque sismique », a-t-il ajouté.
La densité urbaine : un danger supplémentaire ?
« Les régions urbaines sont toujours les plus exposées à cause d’une forte densité démographique », explique Kamel Lammali, chercheur au CRAAG (Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique). La concentration démographique ainsi que des problèmes d’urbanisme étaient déjà soulignés dans un rapport de 2006 intitulé Évaluation de l’aléa sismique au site d’Alger et ses environs : « Dans les années récentes, les effets de catastrophes ont augmenté en raison de la forte densité de la population, la mauvaise planification urbaine et la qualité de la construction, infrastructures et services inadéquats et la dégradation de l’environnement. »
Kamel Lammali pointe le « gros risque qui existe à Alger à cause de l’urbanisme un peu anarchique de la ville ». Il se veut pourtant rassurant : « les nouvelles constructions sont soumises aux normes parasismiques qui ont été élaborées ces dernières années depuis la loi de 2004 (relative à la prévention des risques majeurs, ndlr) ». Mais ces normes ne s’appliquent pas aux bâtiments construits avant l’implémentation de ces normes. Or, les constructions vieilles de plus de 10 ans sont nombreuses dans les grandes villes du nord du pays.