L’Etat algérien veut garder un oeil sur les associations religieuses

Redaction

Plus de 16% des associations existantes à l’échelle nationale sont religieuses. Le chiffre a été donné, ce jeudi 9 mai par le Ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia qui répondait à une question d’un député relative au «retard dans la promulgation du texte organique relatif à la création d’associations à caractère religieux».

Selon le ministre de l’Intérieur, il existe 96 144 associations à travers tout le territoire national. 5 134 associations ont été créées durant l’année passée. Et parmi l’ensemble de ces associations, 15 790 sont à caractère religieux. Ce qui donne un taux de 16,42 %. Même si concrètement, beaucoup d’associations n’ont d’existence que sur le papier, il n’en demeure pas moins que ce chiffre, relatif aux associations à caractère religieux, est assez important. Et celles-ci évoluent dans le cadre de loi relative aux associations. Au vu de la sensibilité de la chose religieuse, les autorités prévoient de mettre sur pied une législation spécifique pour les associations de ce type.

Le ministère de l’intérieur ne veut, apparemment, pas laisser le terrain libre pour les extrémistes de tous bords. Ces derniers temps, avec la montée de l’islamisme et son arrivée au pouvoir en Egypte et en Tunisie, plusieurs «salafistes» veulent se placer sur la scène politique nationale, notamment en passant par des associations. «Après un examen minutieux, un projet de loi organique relatif aux associations à caractère religieux et les statuts y afférant ont été dégagés en attendant de les soumettre au gouvernement», a déclaré Ould Kablia, avant d’ajouter : «Au regard de l’importance des associations à caractère religieux et de leur rôle au sein de la société, le législateur a opté pour l’organisation de la constitution des associations sur la base d’un texte précis en adéquation avec leurs spécificités conformément à l’article 47 de la loi sur les associations». C’est le ministère des affaires religieuses, après avoir constaté ce «vide juridique», indique Ould Kablia, qui a «demandé l’élaboration d’un projet de texte sur la constitution, le fonctionnement et l’organisation des associations à caractère religieux». En somme, cette loi ne sera bien accueillie que par les nombreux observateurs et hommes politiques qui ne cessent d’avertir contre les risques de ce vide juridique en ce qui est des associations religieuses, dont plusieurs sont «animées» par des extrémistes.

Elyas Nour