L’ex-Femen Amina avoue avoir menti sur son agression à Paris

Redaction

Dans une lettre publiée par le quotidien français Libération, l’ex-Femen tunisienne Amina avoue avoir menti sur son agression par des salafistes à Paris en juillet dernier. Connue pour avoir été emprisonnée en Tunisie suite à la publication une photo d’elle nue sur les réseaux sociaux, Amina vit aujourd’hui en exil en France.

« Le 6 juillet, j’ai affirmé au commissariat du 18ème arrondissement de Paris et devant la presse, que j’avais été agressée par un groupe de salafistes qui m’auraient rasé les sourcils. Aujourd’hui, je publie cette déclaration pour dire devant toutes et tous que c’était un mensonge », commence Amina dans la lettre qu’elle compte envoyer au procureur de la République.

L’ex-Femen tunisienne avait en effet posté un message Facebook le 6 juillet dernier dans lequel elle racontait s’être faite agressée au petit matin par des salafistes dans le métro parisien. L’information avait ensuite été reprise sur les réseaux sociaux et dans la presse. Mais très vite, Amina est soupçonnée d’avoir tout inventé. Elle est mise en garde à vue pour « dénonciation mensongère » le 14 juillet. Amina continue de camper sur ses positions et défend sa version des faits longtemps après. « Lorsqu’on l’avait rencontrée, il y a trois semaines, elle maintenait toujours ses positions. Elle n’était pas encore prête à parler » écrit Libération.

Ce 25 septembre pourtant, elle décide qu’il est temps de dire la vérité et d’expliquer sa faute. Dans une lettre adressée à « toutes et tous », Amina s’excuse de son mensonge et regrette d’avoir trahi ses proches et la cause qu’elle défend corps et âme : le droit des femmes. « Par ce mensonge, je suis consciente que je jette le discrédit sur la parole des victimes de violences sexistes et des intégrismes, tels qu’ils soient » écrit-elle.

Dans cette lettre, elle évoque aussi son exil difficile en France après sa fuite de Tunisie en 2013. Amina Sboui avait quitté son pays après la controverse suscitée par une photographie d’elle seins nus publiée sur les réseaux sociaux. Menacée de mort par de salafistes, elle est enlevée puis séquestrée plus de trois semaines par sa famille à Kairouan. 

Agnès NABAT

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