À Alger, 150 000 logements menacent de s’effondrer en cas de fort séisme

Redaction

Alger, Oran et Constantine, les trois plus grandes villes du pays, ont un parc immobilier de près de 450 000 logements qui menacent de s’effondrer en cas de fort séisme. Rien qu’à Alger,  il y a au moins  150 000 habitations qui représentent un véritable danger pour leurs occupants car elles ne peuvent résister à une forte secousse tellurique.

 Ces chiffres effarants ont été révélés par Abdelkrim Chelghoum, professeur en génie parasismique et président du Club des grandes catastrophes. Samedi, dans une déclaration au quotidien El Khabar, cet expert indique que la plus grande majorité de ces constructions a été déclarée sinistrée (frappé d’une croix rouge) après le séisme de Boumerdes de 2003. Mais rien n’a été apparemment fait par la suite, si ce ne sont quelques travaux d’aménagement et de consolidation sans grande efficacité. Chelghoum juge que la situation est grave et qu’il faut, par conséquent, définir un plan d’évacuation urgent. En d’autres termes, ces 150 000 logements de la capitale devront, pour la plupart, être démolis. L’architecte urbaniste a ajouté que l’État doit mettre sur pieds, dans les plus brefs délais, une commission composée de dizaines de spécialistes pour juger de l’état de délabrement de ces habitations.

Abdelkrim Chelghoum a par ailleurs déclaré que, contrairement à ce qu’ont affirmé les autorités au lendemain du séisme de Boumerdes, beaucoup de doutes subsistent concernant le respect des normes antisismiques. Il a donc expliqué qu’il faut être très attentif dans la construction des tours de l’AADL, dont certaines dépassent les 12 étages. Selon lui, il est important de contrôler tout le parc immobilier, y compris les nouveaux immeubles.

Il faut dire qu’à chaque séisme, aussi petite soit son intensité, des dizaines d’immeubles s’effondrent ou subissent des dégâts. Beaucoup de bâtisses, à Alger, remontent à la période coloniale et datent de plus d’un siècle.

Elyas Nour