Depuis trois jours la ville d’Aflou, dans la wilaya de Laghouat est le théâtre de fortes protestations. Des demandeurs de logements sociaux dont la demande n’a toujours pas été satisfaite manifestent devant la Daïra. Ce mardi le mouvement s’est radicalisé, des manifestants sont allés jusqu’à menacer de s’immoler par le feu.
La colère et surtout le désespoir ont gagné Aflou, une petite ville située à 110 km de Laghouat. Des citoyens de la commune manifestent depuis trois jours devant la Daïra pour réclamer des logements sociaux qui tardent à arriver. Si leur nombre s’était réduit aujourd’hui leur obstination n’en était pas moins forte : les derniers manifestants sont décidés à rester coûte que coûte jusqu’à ce que les responsables du service logement leur réponde sur l’avancée de leur dossier.
Mais du côté de la Daïra aucune réponse n’est parvenue. « Les services sont mêmes fermés, il n’y a plus personne par mesure de sécurité », nous indique un militant de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (LADDH) basé à Aflou. Seule réponse donnée par les autorités locales aux manifestants ? Un dispositif de sécurité pour encadrer les protestataires et les routes menant à Laghouat coupées à la circulation. Une décision qui a mis le feu aux poudres. Désespérés par le manque de considération de leurs représentants locaux, de nombreux manifestants sont allés jusqu’à prendre d’assaut le bâtiment de la Daïra. « Ils sont au moins 6 à être montés sur le toit de la Daïra et ils ont même menacés de se suicider. L’un d’entre eux a insisté sans réponse de la Daïra, il n’hésitera pas à s’immoler par le feu », rapporte la même source.
Dans le cadre du programme de construction de logements sociaux, 560 logements devaient être attribués l’an dernier aux habitants d’Aflou. Le gouvernement avait également décidé en juillet 2013 d’ajouter un quota de 1000 appartements, sur les 4000 de toute la wilaya. En dépit de ce vaste plan d’habitation, une grande partie des demandeurs éligibles sont toujours dans l’attente. « Les manifestants reprochent à la Daïra de prendre tout son temps pour attribuer ces logements sociaux et de ne pas tenir ses promesses », nous indique le militant de la LADDH. Les citoyens d’Aflou s’impatientent donc, à l’instar d’autres villes où des émeutes ont éclaté comme en décembre dans la banlieue d’Alger, où des habitants sont en attente de relogement depuis des années.