Mardi, 15 octobre, à l’instar de tous les musulmans du monde, les Algériens célèbrent la fête de l’Aïd El-Adha à travers l’accomplissement du sacrifice du mouton perpétuant ainsi le rite de Brahim Al Khalil et la Sunna du Prophète Mohamed (QSSSL).
Et comme l’exige la tradition et les usages, tous les membres du gouvernement algérien, diplomates et ambassadeurs des pays musulmans, membres influents de la société civile et personnalités nationales issues des divers partis politiques, ont été réunis pour la prière de l’Aïd El-Adha à la Grande mosquée d’Alger. Et comme à l’accoutumé, l’imam qui a dirigé cette prière a prononcé deux prêches dans lesquels il n’a pas manqué d’aborder, naturellement, certaines thématiques spirituelles, mais aussi des sujets d’une poignante actualité politique. Preuve en est, l’imam n’a pas hésité à souligner l’importance de la consécration de la justice pour garantir l’unité de la nation musulmane notamment en cette conjoncture internationale, marquée, a-t-il dit, par les défis qui pèsent sur « la sécurité et la stabilité de la nation musulmane de l’intérieur et de l’extérieur ». La Justice, « loin du népotisme » a-t-il insisté, pour bannir la discorde qui menace l’unité, voici le message que fort que l’imam de la Grande Mosquée d’Alger a transmis aux oreilles attentives des décideurs algériens.
Comment ces derniers ont-ils pu interpréter ce message ? On ne le sait pas trop d’autant plus que plusieurs cadres du gouvernement, personnalités politiques présentes à la prière sont accusées dans de nombreuses affaires de corruption et de détournement de deniers publics. Ont-ils été sensibles à ces paroles ? Les images de l’ENTV, la télévision algérienne, ne reflètent aucune impression particulière sur les visages de nos décideurs. Dans ses deux prêches, l’imam a insisté enfin sur la nécessaire édification « d’une économie fondée sur des bases scientifiques solides, de par la mobilisation de tous les moyens matériels nécessaires pour atteindre l’autosuffisance ». L’imam a donc réussi à résumer les enjeux de l’heure pour l’Algérie. Mais a-t-il réussi à susciter l’envie de changer les choses chez nos décideurs ? Pas si sûr….