De nombreux Algériens, victimes de maladies lourdes dont le traitement est particulièrement coûteux, ne peuvent se soigner dans leur pays. Oubliés par les pouvoirs publics, vivant dans des conditions sociales précaires, ces citoyens se retrouvent livrés à eux-mêmes. Ils n’ont pour seul recours que de lancer des appels de détresse dans les médias ou à travers les réseaux sociaux afin d’atteindre la fibre sensible des âmes généreuses pour leur venir en aide.
Atteinte de Moyamoya, Zineb, 8 ans, lutte seule contre la maladie
En Algérie, deux millions d’algériens sont atteints de maladies rares. 80% de ces maladies orphelines sont d’origine génétique (gènes défaillants) et 20% sont causées par des facteurs environnementaux (médicaments, pollutions, produits toxiques et stress). Le cas de Zineb, une petite fille âgée de 8 ans, atteinte d’une pathologie appelée la Moyamoya, illustre la souffrance dans laquelle peuvent se trouver les malades incapables de se prendre en charge en raison de l’ignorance qui entoure leur mal, du laxisme des autorités sanitaires algériennes et du coût excessif des traitements. Les parents de Zineb ont lancé, sur les réseaux sociaux, un appel au secours pour récolter des dons afin que leur petite, qui souffre d’une maladie angiogénique liée à une sténose progressive des artères cérébrales situées à la base du cerveau, puisse être soignée. Zineb souffre en raison des crises provoquées par la maladie et qui se traduisent par de sévères céphalées et des crises d’épilepsie pouvant entraîner la mort. La maman de Zineb, s’adressant aux âmes charitables, sollicite la solidarité, tout en dénonçant la faiblesse du système de santé qui ignore le cas de sa fille.
Atteint d’hémophilie, Adlène a besoin de 6 milliards de centimes
Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont mobilisés pour répondre à l’appel de la famille d’Adlène Rebaï Mohamed, atteint, depuis sa naissance, d’hémophilie. Le jeune homme à qui les médecins ont diagnostiqué cette maladie héréditaire grave et rare, consistant en la coagulation sanguine, souffre terriblement depuis quatre ans. Ses malheurs se sont aggravés après l’échec de son opération, première du genre en Afrique, effectuée en 2011 en présence d’Ould Abbas, ministre de la Santé de l’époque. Aujourd’hui, à 29 ans, Adlène est abandonné à son sort. Face au mutisme des pouvoirs publics, ses parents, ses amis et ses proches n’ont pas trouvé un meilleur moyen que d’appeler à la mobilisation de la société civile en réclamant le soutien des âmes généreuses. Grâce à une campagne de solidarité lancée sur Facebook, Adlène pourra bientôt amasser la somme d’argent nécessaire pour se faire soigner à l’étranger. Surfant sur cet élan de solidarité et voulant certainement la récupérer, les autorité sanitaires ont décidé de prendre en charge le cas d’Adlène.
Seifedin Rouaissiya, victime d’une erreur médicale suite à un accident de la route
Seifedin Rouaissiya, lui, souffre en raison d’une erreur médicale. Ce jeune souffre depuis plus d’un an des suites d’une erreur médicale après son accident de la route. Ce malheureux garçon a lancé en 2014 des appels à l’aide pour se faire aider à ramasser la somme de 15 359€ qui lui a été exigé par le CHU de Montpellier afin de se faire opérer.
Manil, nourrisson, atteint d’une maladie génétique
Aujourd’hui le bébé Manil est en vie et il va bien. Il se traite toujours à l’étranger et commence à sortir et à se déplacer. Rappelez-vous du cas de ce bébé âgé, en 2012, de huit mois et qui souffrait d’une grave maladie génétique. Le père de cet enfant, Mouloud Blidi, avait lancé un appel de détresse et demandé aux autorités algériennes de prendre en charge le cas de son bébé qui risquait de mourir, s’il ne se faisait pas opérer. Atteint d’une maladie génétique lui ôtant toute défense immunitaire, la guérison du petit dépendait d’une greffe de moelle osseuse dont la réalisation était impossible en Algérie, où ce type d’opérations ne se réalise par pour les enfants en dessous de 4 ans, car le pays ne dispose pas de pédiatre hématologue pour veiller sur les enfants une fois opérés. Ce n’est que grâce à la mobilisation de toute la société civile que le bébé a fini par être opéré en France.
Nourhane S.