Une cinquantaine d’étudiants s’est rendue devant la faculté de langues à Beni Messous à Alger pour dénoncer les violences policières. Ils sont notamment venu soutenir un de leurs camarades qui avait été violenté le jour de l’élection présidentielle.
Les étudiants de Béni Messous étaient décidés ce matin à signifier leur mécontentement face aux violences policières observées non seulement lors de manifestations à Tizi-Ouzou ou à Bouira mais également à l’égard de citoyens lors de l’élection présidentielle. « Il y a un étudiant qui a été agressé le jour de l’élection par la police. Ce dernier a été hospitalisé et c’est pourquoi aujourd’hui nous avons organisé une journée de mobilisation », indique Tiziri, une manifestante. D’après l’étudiante, le jeune homme souffre toujours de ses blessures. Il aurait été malmené par la police qui l’a pris pour un activiste. « Il s’était contenté de participer à une marche, mais le jour de l’élection il n’avait rien fait, il ne faisait que sortir de chez lui », explique encore l’étudiante.
Ils étaient donc une cinquantaine devant l’université ce mardi matin mais le rassemblement a très rapidement été empêché par la police arrivée avant les étudiants. « Dès que nous sommes arrivés ils étaient là à nous attendre. Les policiers nous ont empêchés de nous rassembler de manière violente, et lorsque nous avons voulu filmer la scène, ils nous ont confisqués nos téléphones », indique encore Tiziri. En outre 4 étudiants ont été interpellés et relâchés une demie-heure plus tard. Ramdane, l’un des étudiants interpellés explique : « nous étions 4 garçons. La police nous a interpellé avec violence pour nous maintenir durant une demie heure dans un camion de police ». Alors que Tiziri dénonce de son côté un « chantage », « si vous continuez les policiers nous ont dit qu’ils les garderaient ».
Les étudiants se sont donc dispersés en fin de matinée, mais restaient encore autour de l’université sous l’œil vigilant de la police. Les manifestants ont décidé de rester sur les lieux toute la journée pour tenter de poursuivre leur contestation.