En marge de la 5ème édition du marathon international d’Alger, une centaines d’enfants atteints de trisomie ou d’autisme ont couru pour « montrer aux autres ce dont ils sont capables ».
Sur la ligne de départ, point de nervosité. Les sourires se lisent facilement sur les visages des enfants qui flottent dans leur T-shirt bleu, frappé d’un dossard. Impatiente de s’élancer, la centaine de participants aux Petites foulées de l’espoir ne tient pas en place. Sur l’esplanade de la Grande Poste, ça remue, ça s’agite et ça scande des chants patriotiques. « One two tree viva l’Algérie ! », reprennent-ils à gorge déployée.
« Je suis venue pour elle », raconte Hakim, baissant le regard sur sa petite Mira, aux cheveux blonds bouclés. Ce père d’une fillette de 5 ans souffrant de trisomie est venu goûter à « un moment de partage, de festivités d’autant plus que nous sommes aujourd’hui le 1er novembre ».
En ce jour de célébration, l’association nationale pour l’Insertion scolaire et professionnelle des trisomiques (ANIT) a voulu rappeler aux citoyens algériens les principes d’égalité et de liberté que défendaient ceux qui ont pris les armes contre les colons français, il y a de cela 59 ans, jour pour jour. C’est en marge du marathon international d’Alger qu’ANIT a organisé les Petites foulées de l’espoir.
« Montrer qu’il est là, qu’il existe »
Comme l’an dernier, Walid, 18 ans, ne va pas courir seul les Petites foulées. Ses deux petites sœurs, qui ne sont pas atteintes de la même maladie, l’accompagnent « pour lui donner du courage », sous le regard complice de leur mère, Nabila. « Ce marathon est important pour lui. C’est un moyen de montrer que c’est un enfant comme les autres, qu’il est là, qu’il existe », lance Nabila. La même fierté se lit dans le regard de Meriem qui est venu applaudir son fils de 17 ans, également atteint de trisomie. « D’habitude le sport favori de Mohamed c’est la natation » mais elle ne doute pas qu’il fera bonne figure aujourd’hui.
De son côté, Hakima, éducatrice spécialisée à Alger, est venue soutenir l’un de ses élèves. Ils devaient être plus nombreux mais certains se sont dégonflés, la faute aux parents qui n’ont pas voulu se lever tôt un vendredi, jour férié de surcroît, constate Hakima, avec une légère déception.
Malgré l’heure matinale et la fine pluie qui transperce le ciel algérois, ils sont bien plus d’une centaine à attendre le signal du départ. 9H30, la course démarre enfin. Direction la place Audin pour « un tour de près d’un kilomètre dans les environs de la rue Didouche Morad », souligne une organisatrice. Poussettes, tenues de villes, trottinements, c’est un cortège atypique et qui déroge aux règles du marathons qui bat le pavé ce matin dans Alger. « Il n’y a pas de compétition, pas d’enjeux. On est juste ici pour s’amuser et montrer que nos enfants, même atteints de trisomie, sont capable de marcher et courir comme les autres », conclut Nabila.