Mohamed Daha, l’artiste de la Place Audin/ »Je voulais uniquement chanter contre la Kounta (sinistrose) »

Redaction

Il s’appelle Mohamed Daha. Il est jeune, il a 29 ans, il est artiste et chante chaque jour depuis 3 mois à la Place Audin à Alger-centre. Malheureusement, son acte est interprété comme une « rébellion », voire une « délinquance », par des agents de la Police en civil qui l’ont interpellé à trois reprises !

« Je voulais uniquement chanter contre la Kounta (sinistrose) qui accable les rues de ma ville, de mon pays. Des passants venaient m’écouter en familles et me prenaient en photo. Ils aiment écouter un peu de musique et ça leur fait plaisir de rompre avec cette tristesse quotidienne », raconte à Algérie-Focus Mohamed qui se retrouve aujourd’hui menacé par la police qui l’accuse « d’exploiter illégalement un espace public » et de « mendicité » ! Le ridicule ne s’arrête pas là puisque Mohamed le chanteur a été interpellé et conduit à trois reprises au commissariat pour un interrogatoire en bonne et due forme. « Au début, ils ont voulu vérifier mon identité. Il m’ont considéré comme un suspect. Ensuite, ils m’ont demandé de ne plus chanter dans la rue parce que c’est interdit. Je leur demandait de me montrer une loi qui interdit à quelqu’un de chanter dans les rues de notre pays. Ils se sont encore acharnés contre moi lors de la troisième arrestation en voulant m’accuser de mendicité ! J’ai refusé de signer leur P.V. Ils m’ont alors collé une autre accusation : occupation d’un espace public sans autorisation », confie encore le jeune artiste dont la détermination ne faiblit pas en dépit de tous ces déboires.

Le jeune chanteur promet qu’il ne cédera pas à ses harcèlements policiers. « Je ne fait absolument rien de mal ! Je chante uniquement pour offrir du plaisir et un sourire à mes compatriotes. S’ils veulent me présenter devant les juges pour avoir osé chanter debout sur une place publique, qu’ils me présentent ! », lance Mohamed Daha qui refuse « de prendre l’habit » d’un héros. Celui d’un simple et ordinaire chanteur contre la sinistrose lui suffit pour être heureux. En attendant qu’il soit réellement libre dans son propre pays…