Non, les femmes musulmanes ne sont pas toutes soumises et passives

Redaction

Dans  son livre “Le Harem et l’Occident”, la sociologue marocaine Fatema Mernissi tord le coup aux clichés largement véhiculés par les médias occidentaux sur la femme orientale. 

Soumise et consentante. Tel est le fantasme qu’inspire généralement la femme orientale. Mais, pour la sociologue marocaine Fatema Mernissi, élevée dans un harem, ces clichés sont loin d’être la réalité. Dans son livre « Le Harem et l’Occident », pour le moins provocateur et iconoclaste, elle affirme sans détour que la femme musulmane est plus estimée et libre que sa voisine occidentale. « La première fois que je suis allée aux Etats-Unis, lorsque j’étais étudiante, j’ai été surprise de constater que la femme n’était pas supposée être aussi intelligente que l’homme. Je n’ai jamais ressenti cela dans un pays musulman », raconte-t-elle, dans un entretien à Psychologies Magazine. « Le fantasme de l’homme occidental, c’est une femme muette et passive intellectuellement. Le fantasme des Orientaux, c’est Shéhérazade, une femme essentiellement intellectuelle », continue-t-elle.

« En Islam, la femme est considérée comme l’égale de l’homme », assure la sociologue. Elle en veut pour preuve le nombre de pourcentage de femmes enseignant dans les universités, plus élevé en Egypte qu’en France ou au Canada dans les années 1990 selon elle. « Beaucoup de femmes dirigent des entreprises, mais elles ne sont pas médiatisées. Seules celles qui sont persécutées sont intéressantes aux yeux de l’Occident ! », dénonce Fatema Mernissi.
Provocation ultime : la sociologue marocaine estime que « les femmes occidentales vivent dans des harems ». Comprendre des lieux de pouvoir et de domination. « Toutes les entreprises dirigées par des hommes sont des harems et, comme par hasard, presque tous les magazines féminins occidentaux ont des hommes pour chef. Même une entreprise installée dans un building de verre ultra-futuriste comme il y en a à la Défense peut abriter un harem », explique-t-elle.

Lire l’intégralité de l’entretien ici

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