Les bandelettes réactives servant à mesurer la glycémie des patients diabétiques sont devenues très rares dans les officines. Il semblerait même que la situation risque d’évoluer vers une pénurie généralisée. La cause : un bras de fer entre les autorités et les importateurs concernant l’application de la TVA à 19%.
Quelques 1,5 million de boîtes de bandelettes réactives sont actuellement immobilisés dans des conteneurs au niveau du port d’Alger. Depuis maintenant plus d’un mois, ces bandelettes absolument nécessaires au suivi du diabète se font rares dans les officines. Les médecins diabétologues se disent inquiets. «L’auto-surveillance du taux de sucre dans le sang est un élément central dans la gestion de cette maladie et cette rareté des bandelettes réactives ne peut que porter préjudice aux patients», a affirmé l’un d’entre eux tout en déplorant le «mercantilisme des uns et des autres».
Il faut dire que cette rareté des bandelettes réactives est née d’une situation inédite. Le gouvernement, plus précisément le ministère du Commerce, veut soumettre ces bandelettes à une TVA de 19%. La mesure a été rejetée par les opérateurs. Selon eux, ce produit, comme tout autre médicament, est exonéré de taxes et ce, depuis l’indépendance.
Dans un communiqué adressé aux associations de diabétiques, au Syndicat national algérien des pharmaciens et aux distributeurs de produits pharmaceutiques, l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie a insisté sur le fait que la décision prise par le gouvernement est arbitraire dans la mesure où elle est contraire aux textes réglementaires. L’organisation a également souligné que le ministère de la Santé a transmis une requête aux services des douanes pour permettre le déchargement de la marchandise. Une requête qui n’a apparemment pas trouvé écho, puisque la marchandise se trouve toujours au port d’Alger. Affaire à suivre.
Massi M.