Connaissez-vous la véritable histoire et signification de l’Achoura ?

Redaction

Repas familial pour les uns, jeûne pour les autres : c’est jour férié aujourdh’ui pour permettre à tous les Algériens de célébrer Achoura comme il se doit. Mais quelle est au juste l’origine de cette fête ? Mineure pour les sunnites, Achoura revêt une importance bien particulière pour les chiites. Retour sur l’histoire de cette fête et les célébrations qui varient selon les pays.

Cette année, l’Achoura tombe le 3 novembre, 10ème jour du mois de Muharram, le premier mois de l’année musulmane. Elle est l’occasion de deux jours de jeûne pour tous les musulmans et l’organisation de processions pour les chiites.

Origine de l’Achoura

Avant d’être une fête musulmane, Achoura était une fête juive commémorant la sortie d’Egypte du peuple d’Israël après la délivrance par le Prophète Moise. En 622, le Prophète Muhammad (QSSSL), en voyant les juifs observer un jour de jeûne pour commémorer la victoire de Moise sur Pharaons et ses hommes, intime à ses fidèles de faire de même. Mais pour éviter la confusion entre célébrations juive et musulmane, il décide que ce jeûne doit être observé pendant non pas un mais deux jours, les 9ème et 10ème  de Muharram. D’où l’origine du nom « Achara » qui signifie 10 en arabe.

Les musulmans considèrent de ce fait Achoura comme une journée de jeûne, recommandée mais non obligatoire. Mais cette fête ne revêt pas la même signification dans les deux branches de l’islam. Pour les sunnites, Achoura est une fête mineure. Selon les hadiths pris en compte, ce que commémore Achoura est variable : l’accostage de l’Arche de Noé, la repentance d’Adam après avoir quitté le paradis céleste et la libération par Moise du peuple juif de l’esclavage pharaonique

Une des fêtes les plus importantes de l’année pour les chiites

Pour les chiites, Achoura est une fête autrement plus significative. On peut même dire que c’est la célébration la plus importante de l’année pour cette minorité qui représente entre 9 et 11% des musulmans. Achoura sont ainsi deux jours de deuil qui commémorent le martyre d’Hussein, le troisième imam des chiites, assassiné et décapité à Kerbala en 680. A cette occasion, les chiites jeûnent et organisent de grandes processions qui rejouent le martyre du second fils d’Ali et de toute sa famille lors du siège de Kerbala par ses ennemis omeyyades, à la tête du califat islamique. Dans certaines régions de pays majoritairement chiites comme l’Irak ou l’Iran, et même dans des pays à minorité chiite comme le Liban ou le Pakistan, ces processions et reconstitutions sont parfois l’occasion d’actes d’auto flagellation très impressionnants. En Iran, Achoura est célébrée par le Tazieh, un genre théâtral qui rejoue le martyre d’Hussein (illustration).

Pour les sunnites, des célébrations qui diffèrent un peu selon les pays

En Islam sunnite, les célébrations d’Achoura varient selon les pays. Si en Algérie, Achoura est un jour chômée prétexte aux réunions de famille et partage d’un bon repas, cette fête revêt une signification différente dans les autres pays du Maghreb. Les marocains ont par exemple mêlé cette fête religieuse à des concepts culturels. Achoura est devenue au fil du temps la fête de l’enfance par excellence. La tradition veut que le premier jour on offre des cadeaux et des friandises aux enfants. Le deuxième jour, ces derniers aspergent d’eau les passants, une coutume appelée zem-zem, en référence au puit du même nom à La Mecque.

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