Le reportage réalisé et diffusé récemment par la chaîne de télévision Ennahar TV à propos de la prostitution estudiantine dans les résidences universitaires pour filles continue d’alimenter une vive polémique. Pis encore, il est à l’origine d’une vague de terreur et de panique dans ces cités universitaires où, par crainte pour leur sécurité, des étudiantes ont été amenées à quitter leurs chambres universitaires.
Contactées par nos soins, plusieurs résidentes ont confié que ce reportage qui épingle notamment la cité universitaire d’Ouled Fayet 3, pointée du doigt pour abriter quelques étudiantes prostituées, toujours d’après le reportage d’Ennahar TV, a causé de terribles ennuis à de nombreuses étudiantes. « Dès le lendemain de la diffusion de ce reportage, plusieurs d’entre-nous ont reçu la visite inopinée de leurs frères ou fiancés qui nous ont exigé sévèrement des explications. J’ai au moins deux copines qui ont été giflées, menacées et battues à l’extérieur au vu et au su de tout le monde. Leurs frères les ont accusées de faire partie de ce réseau de prostitution ! », s’indigne Karima, originaire de Chlef, qui a décidé, désormais, de quitter sa résidence universitaire pour ne plus avoir à subir la pression de sa famille. « Maintenant, ils ont du mal à me faire confiance. Ils ne veulent plus que je reste dans cette résidence alors que je ne peux plus faire un transfert en plein milieu de l’année universitaire », ajoute notre interlocutrice sur un ton apeurée.
Sa camarade, Mounira, étudiante à l’université de Dely Ibrahim, et originaire de Relizane, crie aussi son angoisse. « Mes frères sont venus jusqu’à Alger pour s’enquérir de la situation. Ils ne m’ont rien fait, mais ils m’ont menacé et ont failli me rouer de coups. J »ai été obligé de les supplier pour qu’ils croient en mon innocence », s’alarme cette étudiante de 21 ans qui craint plus que jamais pour son avenir dans la mesure où sa famille pourrait la forcer à abandonner ses études. Des témoignages de d’autres étudiantes résidentes confirment également que la peur et la panique règnent à présent dans nos cités universitaires.
Mercredi, El Watan a également recueilli aussi des témoignages de plusieurs étudiantes lesquelles confirment avoir assisté « à des scènes où d’autres filles étaient battues et malmenées en public par leurs frères devant la cité, et une autre menacée par son fiancé de rompre leur prochain mariage ». A Ouled Fayet, chauffés à blanc par certains hommes religieux, des adolescents sont allées jusqu’à s’attaquer aux locaux de la résidence universitaire pour filles. « De jeunes enfants d’une cité limitrophe ont été poussés par les plus grands à lancer des pierres en direction des fenêtres des filles résidentes », confirme à ce propos El Watan. C’est dire enfin que depuis a diffusion de ce reportage controversé, la situation sécuritaire dans les résidences universitaires s’est complètement détériorée sans oublier les brimades, agressions verbales, moqueries humiliantes et autres, dont sont victimes au quotidien les résidentes.