Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 15 millions d’Algériens survivent uniquement grâce à l’assistance de l’Etat. En l’absence d’une économie dynamique et créatrice d’emplois, l’Etat entretient une société d’assistés. Eclairage.
Ils sont, d’abord, plus de 800 000 à vivre uniquement grâce à l’allocation forfaitaire de solidarité (AFS). Il s’agit d’une aide directe attribuée aux personnes de plus de 60 ans et sans ressources, aux personnes handicapées et dont l’invalidité est inférieure 100%, aux personnes atteintes de maladies chroniques invalidantes et aux femmes veuves ou divorcées ayant à charge des enfants en bas âge, sans revenus et démunies socialement. Le montant mensuel de l’Allocation forfaitaire de solidarité est fixé à 3000 dinars par mois. L’allocation est majorée d’un montant mensuel de 120 dinar par personnes à charge dans la limite de trois (03) personnes par famille. Selon les chiffres officiels, en 2013, un total de 824 268 personnes démunies et inaptes au travail ont bénéficié de cette allocation, indiquent les données de l’Agence du développement social (ADS).
D’après ces données, en 1997, le nombre de bénéficiaires de cette allocation était de 360 600 et 400 182 personnes à charge, alors qu’à la fin de l’année 2013, ce nombre est passé à 824 268 bénéficiaires et 318 394 personnes à charge. Selon les mêmes données, « 46,4% des bénéficiaires de l’AFS sont des personnes âgées et 33,3% des handicapés ». Ces données prouvent que la précarité prend une ampleur inquiétante en Algérie. Un pays où les tissus de solidarité traditionnels ne fonctionnent plus vraiment, faisant que ces catégories fragiles de la population ne survivent que grâce à l’aide de l’Etat.
D’autre part, plus de 514 000 jeunes algériens survivent également grâce au Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP). Ce dispositif consiste à insérer des chômeurs sans qualifications pour une durée de deux années renouvelables deux fois. Ces chômeurs sont sans revenus et bénéficient de contrats d’insertion des diplômés (CID). Cependant, ils perçoivent une rémunération mensuelle dérisoire, dont le montant ne dépasse guère les 15 000 DA pour les diplômés de l’enseignement supérieur ! Cette mensualité ne dépasse en outre pas les 10.000 DA pour les titulaires d’un DEUA et pour les Techniciens supérieurs. Pis, les jeunes insérés dans le cadre des contrats formation insertion, placés en stage de formation, perçoivent une bourse ne dépassant pas les 4 000 DA par mois. Une misère atroce accable donc ces citoyens de seconde catégorie.
La grande pauvreté frappe ainsi de plein fouet plus de 1,3 million d’Algériens, si l’on additionne les 800 mille compatriotes dépendants des 3000 Da de l’AFS, les 500 mille jeunes qui dépendent des mensualités misérables du DAIP.