Quand la chaîne Saoudienne Iqraa traite les Ibadites algériens d' »ennemis de Dieu » !

Redaction

La chaîne de télévision religieuse saoudienne Iqraa a suscité un véritable scandale en Algérie. Cette télévision, propriété du milliardaire saoudien Cheikh Saleh Kamel, a  diffusé récemment une «fatwa» d’un mufti salafiste algérien du nom de Mohamed Hamen appelant au meurtre des ibadites, une minorité algérienne qui habite la vallée du M’zab à Ghardaïa, située à 600 Km au sud de la capitale Alger. 

« La Ilah illa Allah, el-ibadhi ‘aduw Allah ! » (les ibadites ennemis de Dieu). Le message de cette fatwa est clair et net : les ibadites, appelées communément mozabites en Algérie parce qu’ils résident à Ghardaïa, sont des « impies » qu’il faut abattre et assassiner ! Un appel à la haine diffusé en direct par cette chaîne de télévision saoudienne très regardée en Algérie notamment par les familles conservatrices et attachées à la religion.

Trés suivie par les salafistes algériens,  Iqraa dipose d’un véritable pouvoir d’influence dans notre pays. Un pouvoir qu’elle n’a pas donc hésité à utiliser pour semer la haine et la division au moment où Ghardaïa brûlait sous les flammes des affrontements communautaires qui ont opposé ces dernières semaines les Ibadites aux sunnites. Depuis la diffusion de cette Fatwa par la chaîne Iqraa, de nombreux ibadites algériens ont exprimé leur indignation.  Ces derniers avouent ne pas comprendre le silence des autorités du pays, que ce soit le Ministère des affaires étrangères ou celui des affaires religieuses.

A un moment où cette région connaît de dramatiques événements ayant provoqué la mort de plusieurs citoyens, la diffusion d’un tel enregistrement est à la fois suspicieux et criminel. D’ailleurs, les mozabites rappellent que la diffusion de cette fatwa coïncide souvent avec la reprise des affrontements entre les deux communautés sunnite et ibadite. Il suffit quelque fois de rien pour que la situation dégénère. Et cet appel à la haine ne fait que compliquer une situation d’ores et déjà inextricable.

 Avec Elyas Nour